Malgré un timide démarrage de la campagne agricole, le marché des intrants présente des tendances haussières. Outre la demande des exploitants pour ce genre de produits, le département de tutelle fournit beaucoup d’efforts pour les rendre accessibles à des prix compétitifs, surtout pour les semences certifiées. En effet, plus de 2 millions de quintaux de semences certifiées sont disponibles sur le marché. Une enveloppe de 330 millions de DH a été d’ailleurs allouée à cette opération et 500.000 tonnes d’engrais sont commercialisées. Le ministère de tutelle assure que leur prix est stable et qu’un encadrement technique est déployé pour permettre une utilisation rationnelle.
A l’image de l’agriculture nationale, ce secteur regroupe des activités bien organisées et d’autres traditionnelles. Les produits commercialisés sont répartis en deux groupes : ceux qui sont contrôlés et qui répondent aux meilleures normes de qua- lité et d’autres qui sont proposés dans le cadre de l’informel.
«Les intrants, surtout les semences, sont importants pour chaque filière agricole. Au Maroc, nous constatons que l’utilisation des produits sélectionnés ne dépasse pas 20% et celui des herbicides 10%. Cela a un effet notoire sur le rendement des cultures», souligne Mohamed Benchaib, président de l’Association marocaine de l’importation des épices, des céréales et des légumineuses (Amiecl).
Il faut noter que les capacités de conditionnement et de traitement des semences certifiées sont détenues par la Sonacos (société sous tutelle du ministère de l’Agriculture) et 3 sociétés privées, pour environ 1,2 million de qx, dont 50% par le privé.
En plus de la Sonacos, près de 80 établissements privés sont agréés à importer et commercialiser des semences au Maroc. Ils opèrent notamment dans les domaines des semences potagères, les oléagineuses et le maïs.
Concernant les produits phytosanitaires, il faut dire que c’est un marché diversifié et attractif où opèrent plus de 70 entreprises marocaines et étrangères. Les multinationales les plus connues dans ce domaine sont quasiment toutes présentes au Maroc, soit à travers des distributeurs locaux ou via leurs filiales. C’est un marché à 90% privé, marqué par la libre concurrence. Les 10% restants font l’objet d’appels d’offres émanant de sociétés étatiques. En volume, le marché repré- sente plus de 22.000 tonnes par an pour une valeur de 1,4 milliard de DH.
La consommation des produits phytosanitaires varie d’une année à l’autre, en fonction principalement des aléas climatiques, de la pression des maladies et des insectes ravageurs, mais aussi en fonction des régions, des modes de conduites culturales et des spéculations. ■
Faible utilisation des engrais
Au Maroc, le nombre d’unités d’engrais par hectare ne dépasse pas 40, alors qu’en Espagne il atteint le double. En Italie, on passe à 160 et 300 en France. La faible utilisation des intrants concerne surtout les régions Bours ou éloignées. En effet, le Maroc n’utilise que 800.000 tonnes d’engrais par an, alors que ses besoins sont estimés à 2,5 millions de tonnes. Pour remédier à cette situation, l’Office national du conseil agricole (ONCA) lance une nouvelle stratégie d’encadrement des agriculteurs pour les inciter à utiliser ces produits. Pour sa part, le Groupe OCP a procédé à un vaste programme pour vulgariser la fertilisation.
C. Jaidani