La production nationale annuelle moyenne atteint plus de 160.000 tonnes, plaçant le Royaume à la cinquième place mondiale. Dans le cadre de Génération Green, il est prévu la plantation de 108.000 hectares à l’horizon 2030.
Par C. Jaidani
Relevant de la province de Tiznit, Tafraout a abrité récemment la 12ème édition du festival de l’amandier. Ce rendez-vous annuel, qui a vu la participation de 100 exposants et la présence de 100.000 visiteurs, a été une occasion de mettre en valeur la filière et d’exposer les dernières nouveautés. Avec une superficie de 246.000 ha, le secteur assure une production nationale annuelle de plus de 160.000 tonnes et génère un chiffre d’affaires moyen d’un milliard de DH. Grâce à ce volume, le Royaume occupe la cinquième place mondiale derrière les EtatsUnis, l’Australie, l’Espagne et la Turquie. L’activité est pratiquée dans plusieurs régions du Royaume, particulièrement celles montagneuses, où elle a une présence ancestrale, puisque des fouilles archéologiques ont montré que les Romains l’exerçaient dans la région de Volublis. Elle est présente également dans la région de FèsMeknès, l’Oriental, le MoyenAtlas et Al Hoceima. Présent à cet événement, Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, du Développement rural, de la Pêche maritime et des Eaux et Forêts, a mis en exergue les atouts de la filière qui joue un rôle économique et social important en matière de création d’emploi et de diversification des sources de revenu. En effet, elle assure plus de 27 millions de journées de travail par an. Dans le cadre de Génération Green, un nouveau programme sera conclu entre l’Etat et les professionnels, où il est prévu la plantation de 108.000 hectares à l’horizon 2030, avec l’objectif d’atteindre une production totale de 250.000 tonnes. «Après l’olivier, la culture de l’amandier est la deuxième filière du secteur arboricole. L’intérêt pour cette activité s’explique par différents aspects. Tout d’abord, c’est une plante qui s’adapte parfaitement au climat semi-aride du pays. Il lui faut à peu près 400 mm de pluies par an, soit quasiment la moyenne nationale pour assurer de bonnes récoltes. A cet égard, elle est recommandée pour ses qualités de résilience face à la sécheresse. Son système racinaire lui permet d’accéder facilement à l’eau et aussi de constituer des réserves», souligne Mohamed El Filali, conseiller agricole. Et de poursuivre que «l’arbre supporte également d’autres aléas climatiques comme le froid et la grêle. La culture peut être pratiquée dans tous les genres de terroir, notamment dans les terrains accidentés. Assurant un bon rendement à l’hectare, c’est une bonne alternative pour les cultures bours comme la céréaliculture. L’amandier a également des qualités écologiques importantes, comme la lutte contre l’érosion». L’activité joue également un rôle social très important particulièrement chez les petits paysans, car 80% des exploitations de l’amandier sont de petites surfaces, n’excédant généralement pas un hectare. Elles sont localisées dans les régions bours, qui utilisent des variétés de type «beldi». «Ces variétés sont certes résistantes à la sécheresse, mais elles sont moins rentables par rapport à d’autres, notamment celles étrangères. Toutefois, celles-ci sont capricieuses car elles nécessitent beaucoup d’eau et un entretien régulier et rigoureux. Par ailleurs, les variétés marocaines sont appréciées pour leur qualité. Il est donc judicieux de les valoriser et les promouvoir dans le cadre de coopératives ou d’associations. Certains produits dérivés comme Amlou ou l’huile d’amande sont très demandés tant au niveau national qu’à l’export pour leurs qualités alimentaires, cosmétiques et thérapeutiques», conclut El Filali.