Le plus important était de reconstruire les nouveaux logements dans des lieux à faible risque sismique. Les familles ont été associées dans les démarches de réhabilitation.
Par C. Jaidani
Le programme de réhabilitation des régions touchées par le séisme d’Al Haouz est en marche. Après la phase de recensement des personnes impactées, du diagnostic de la situation sur le terrain et la conception des plans, c’est au tour de l’étape de la reconstruction qui a démarré il y a quelque temps. Rappelons que 1.603 logements se sont effondrés totalement et 31.037 partiellement. Selon les derniers chiffres publiés, le nombre de bénéficiaires s’élève à 59.438.
La subvention accordée est de 140.000 DH pour les logements totalement détruits et 80.000 DH pour ceux partiellement endommagés. Pour accompagner les ménages, 57.596 personnes bénéficient d’une aide financière mensuelle de 2.500 DH. «Dès le déclenchement de la catastrophe, notre corps de métier a été aux devants de la scène, fortement mobilisé pour apporter sa contribution technique et de conseil. Le plus important était de reconstruire les nouveaux logements dans des lieux à faible risque sismique. L’objectif était aussi de concevoir des plans bien adaptés, tout en associant les familles aux efforts de réhabilitation et de relogement.
La plupart des maisons touchées se trouvent dans le monde rural. De nombreux ménages concernés travaillent dans l’agriculture et doivent être installés près des zones d’activité», explique Chakib Benabdellah, président du Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA). Et de souligner que «les opérations de reconstruction se déroulent conformément aux prévisions, et dans certaines zones plus vite que prévu. Nous avons privilégié les produits locaux qui ont historiquement montré leur pertinence en matière de protection de l’environnement et de résistance aux aléas du temps».
Benabdellah met par ailleurs l’accent sur la préservation du patrimoine architectural. «L’urgence de la reconstruction et du relogement des sinistrés ne doit pas faire oublier qu’il est important de préserver le cachet architectural des régions impactées. Ces lieux ont un aspect ancestral parfaitement ancré dans le paysage. Différentes contraintes techniques sont à relever, comme la maîtrise des coûts et aussi le réaménagement des édifices pour qu’ils puissent avoir un accès facile aux réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement. Cela passe nécessairement par le choix des matériaux parfaitement adaptés», explique-t-il Il est à souligner que plus de 30.000 demandes de reconstruction ont été formulées, dont une bonne partie a reçu un avis favorable. Le reste sera délivré au fur et à mesure que les démarches administratives seront concrétisées.
«Les autorisations de construire sont accordées conformément à la loi et au règlement. Toutes les dispositions nécessaires sont prises pour que les bénéficiaires reçoivent ces documents le plus rapidement possible et dans les meilleures conditions. Les techniciens et les agents des communes touchées apportent les conseils nécessaires et ne ménagent aucun effort pour les accompagner», souligne une source à la préfecture d’Al Haouz. «Certaines personnes ne sont pas encore parvenues à démarrer les chantiers à cause des difficultés rencontrées, dont les terrains accidentés et /ou la nécessité de regrouper les résidents dans des douars. Cette option permet d’installer facilement les équipements de base au profit de la population, particulièrement les services publics comme l’hôpital et l’école», ajoute la même source. Il faut rappeler que le programme de reconstruction du séisme d’Al Haouz a vu la contribution de nombreux intervenants, dont des départements ministériels (Urbanisme et Habitat; Equipement et Eau; Agriculture, communes, régions, protection et aussi plusieurs corps de métiers). Outre les architectes, figurent également les géomètres-topographes, les géologues, les conducteurs de travaux, les promoteurs, les ingénieurs en génie civil....