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Le Maroc, son peuple et ses traditions

Le Maroc, son peuple et ses traditions

Mazad&Art annonce une vente aux enchères exceptionnelle en deux parties* qui se tiendra le 29 décembre 2023 à 17h.

Une vente qui rassemble toutes les formes d’expressions artistiques du 19ème siècle à nos jours, regroupant orientalisme, art moderne et contemporain, sculpture et photographie.

La seconde partie de la vente dévoilera un catalogue exclusif, une rétrospective photographie d’un siècle au Maroc. Toutes les images proviennent d’une riche collection de tirages et de clichés originaux, réalisés par des artistes, photographes officiels, journaliste ou anonymes.

 

 

 

«En collaboration avec Mazad&Art, le musée Macma, musée d’art et de culture de Marrakech, propose (un) catalogue exclusif sur un siècle de photos au Maroc. Toutes les images sont issues de sa riche collection de tirages ou clichés originaux, réalisées par des artistes, photographes officiels, journalistes ou anonymes. A travers différents thèmes qui illustrent la société marocaine d’hier et d’aujourd’hui, elles donnent à voir les riches facettes de la vie des habitants et de la culture unique d’un pays longtemps resté méconnu voire mystérieux pour les peintres et les photographes», souligne Nabil El Mallouki, fondateur du musée Macma.

 

Les nobles de l'Atlas

Que ce soient des paysans, des cavaliers, des artisans ou des notables, les hommes représentent les sujets uniques que les photographes peuvent immortaliser dans toutes leurs expressions et coutumes. Souvent, en tant que musiciens, dresseurs d'animaux ou porteurs d'eau, ils ajoutent une dimension spectaculaire et exclusive, appréciée par les photographes.

Les fantasias (cavalcades) fournissent l'une des plus belles illustrations de cette approche. Marcellin Flandrin et les photographes Lévy & Fils se distinguent comme les principaux représentants de ce style “folklorique" et des portraits de fiers cavaliers.

Cependant, ce qui fascine autant les journalistes que les touristes, ce sont les visages et les silhouettes, souvent empreints de gravité, même chez les enfants. Tous portent les stigmates d'une vie difficile à la campagne, travaillant dès leur plus jeune âge. Les gestes ancestraux empreints d'humilité, tels que manier la houe ou guider une charrue tirée par des mules, sont également capturés.

Les regards expriment souvent la crainte ou la perplexité devant l'appareil qui fige l'intimité de leurs traits et de leur vie. Sur leur visage se lisent des expressions d'incompréhension face à l'enthousiasme des photographes cherchant à immortaliser en un instant leurs gestes millénaires.

 

A la découverte des derbs et des souks

Depuis le 18ème siècle, le Maroc attire les grandes puissances occidentales, mais sa structure sociale et ses traditions familiales demeurent fermées aux regards étrangers. Les premiers photographes se concentrent principalement à Tanger et Tétouan, centres des missions diplomatiques et militaires.

Comme les peintres, ils peuvent explorer la culture dans les rues, les maisons demeurant un monde impénétrable, sauf à de rares exceptions. Les souks animés et la vie à la campagne deviennent des sujets privilégiés pour capturer l'expression d'un peuple singulier.

Au-delà de la prouesse technique nécessaire pour capturer des scènes spontanées avec le matériel imposant de l'époque, les photographes doivent faire preuve de tact face aux éventuelles hostilités. Nombre d'entre eux se couvrent d'une vaste djellaba pour circuler incognito.

 

Artisanat et commerce, images d'une époque

Au 19ème siècle, l'économie marocaine repose principalement sur l'agriculture, l'artisanat et le commerce transafricain. Les photographes trouvent dans ces domaines mille occasions de montrer des traditions étonnantes, authentiques et rustiques.

Les clichés se nourrissent du festival humain dans les souks, des artisans utilisant des outils rudimentaires au milieu des animaux, des enfants courant partout. Photographier ces scènes avec des techniques modernes suscite une véritable excitation "spatio-temporelle" chez des artistes tels que Molinari, Cavilla, Lévy & Fils, et Marcellin Flandrin, toujours en quête d'images exclusives.

 

Le mystère des femmes et leur décorum

Au début du 20ème siècle, les photographes explorent enfin les profondeurs pacifiées du Maroc. Les femmes des campagnes, discrètes mais "visibles", intriguent avec leurs costumes colorés et leurs bijoux exceptionnels, même pendant le travail agricole.

Dans les villes, capturer l'intimité des femmes est plus délicat en raison du haïk recouvrant leur corps et visage. Cependant, cela offre aux photographes une opportunité, car le haïk reflète bien la lumière. Les portraits de citadines ressemblent à des esquisses, des silhouettes estompées dans le décor des montagnes et des ruelles.

Intimités révélées…

Les Marocains, qu'ils soient paysans, artisans, commerçants ou guerriers, ont une vie familiale, des moments de méditation et de délassement. Les photographes cherchent à capturer les scènes intimes de tendresse familiale, les échanges entre amis, les banquets, les séances de henné, ou simplement les jeux d'enfants.

Avec la pacification du pays, les voyageurs explorent de nouvelles régions et découvrent un sens de l'hospitalité humble mais généreux. Ils tissent des liens avec leurs hôtes, comprenant ainsi les traditions et le quotidien, immortalisant les maîtres des lieux à travers de beaux portraits.

 

Chante, joue et danse...

Les Gnaouas sont les troubadours les plus célèbres du Maroc. Leur tradition musicale et chantée, d'inspiration africaine, persiste encore aujourd'hui, capturée par des photographes comme Besancenot, Flandrin et Cavilla à Marrakech et Essaouira.

Les chasseurs d'images sont ravis de capturer des moments musicaux spontanés, que ce soit un joueur de kamanja au coin d'une porte de ville, un musicien dans un café, ou des danseurs lors de moussems ou mariages. Les gestes langoureux des danseuses de guedra, bien que rares, sont immortalisés par des photographes comme Jean Besancenot en 1947.

 

L'art millénaire des monuments marocains

Les photographes explorent les rues de Tanger, composant des images saisissantes avec des minarets, des marabouts et des portes d'arches élancées. Dans le sud, ils abandonnent les lignes architecturales françaises de Casablanca pour découvrir les "Casbahs" en terre et les "Ksours" fortifiés.

Les maisons, lieux de culte et palais restent longtemps inaccessibles aux photographes. En 1915, le Maréchal Lyautey autorise l'ouverture des portes du patrimoine architectural marocain, permettant aux photographes de capturer l'art complexe des palais.

 

Mythes et réalités du pouvoir

Les cours marocaines se dévoilent tardivement devant l'objectif des photographes, sous un contrôle strict de l'image par le pouvoir. Avant le 19ème siècle, seuls les clichés des sorties officielles des dignitaires étaient disponibles.

Le Sultan Abdel Aziz, en 1905, devient le premier à ouvrir les portes de son palais à un photographe. Plus tard, le Roi Hassan II comprend l'importance stratégique de la photographie pour renforcer l'image de la dynastie et de son autorité.

 

*La première partie du catalogue de cette fin d’année revêt une importance particulière avec la présentation d’une collection privée inédite de l’artiste Feu Boujemaa Lakhdar, disparu en 1989. De plus des œuvres exceptionnelles et rares de l’artiste Moa Bennani, décédée le 19 mars dernier seront également mise en lumière.
**Une partie spéciale du catalogue est dédiée à l’association AMESIP, l’intégralité de cette section sera consacrée à la reconstruction de maisons dans la région du Haouz en particulier dans la commune d’Amizmiz.

 

 

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