◆ L’Indice planète vivante 2020 mondial renseigne une chute moyenne de 68% des populations suivies de mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons entre 1970 et 2016.
◆ La biodiversité d’eau douce diminue bien plus rapidement que celle des océans et des forêts.
Par M. Diao
Le rapport planète 2020 «Infléchir la courbe de la biodiversité», publié récemment par le WWF (Fonds mondial pour la nature), est une mine d’informations. Les données relayées par le document mettent en relief l’ampleur de la menace qui pèse sur la biodiversité à l’échelle mondiale.
D’après les experts du WWF, l’évolution des populations d’espèces est cruciale pour l’appréhension de la santé d’un écosystème. Ainsi, les déclins importants témoigneraient de l’appauvrissement de la nature. Notons que l’Indice planète vivante (IPV), contenu dans ce rapport, suit l’abondance de près de 21.000 populations de mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens dans le monde. L’indice de cette année englobe près de 400 nouvelles espèces et 4.870 nouvelles populations.
L’hécatombe
Il ressort de l’Indice planète vivante 2020 mondial une chute moyenne de 68% des populations suivies de mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons entre 1970 et 2016. En d’autres termes, en 45 ans seulement, plus des deux-tiers des populations d'animaux sauvages ont disparu à cause de l'activité humaine. «La baisse de 94% de l’IPV pour les sous-régions tropicales des Amériques est le déclin le plus important jamais observé dans une région.
La conversion des espaces, la surexploitation des espèces, le changement climatique et l’introduction d’espèces exotiques sont les principales causes de ce déclin», expliquent en substance les auteurs du rapport. Pour ce qui est de la biodiversité d’eau douce, il convient de préciser que celle-ci diminue bien plus rapidement que la biodiversité des océans ou des forêts. Une cartographie mondiale aurait révélé récemment la modification par l’homme de millions de kilomètres de rivières.
Ce qui a provoqué une forte baisse démographique des espèces suivies vivant dans les eaux douces. Concrètement, les 3.741 populations suivies dans l’IPV (eau douce) ont diminué en moyenne de 84%. Ce qui équivaut à 4% par an depuis 1970. «La plupart des déclins sont observés chez les amphibiens, les reptiles et les poissons d’eau douce», lit-on dans la documentation de l’organisation indépendante, spécialisée dans la protection de l'environnement au niveau mondial. Le rapport mentionne également que les espèces de grande taille pouvant peser plus de 30 kg, (esturgeons, dauphins de rivière, loutres, castors, hippopotames, etc.) sont soumises à d’intenses menaces anthropiques, dont la surexploitation.
Cette dernière est à l’origine des forts déclins de populations observés. Entre 2000 et 2015, les captures dans le bassin du Mékong, fleuve d’Asie du Sud-Est, ont notamment diminué pour 78% des espèces. Les baisses observées ont été plus conséquentes pour les espèces de moyenne et grosse taille.