Autoroutes de l’eau : le programme de transfert d’eau du Nord vers le Sud du Royaume se poursuit

Autoroutes de l’eau : le programme de transfert d’eau du Nord vers le Sud du Royaume se poursuit

Le Maroc capitalise sur cette option pour réduire son stress hydrique. Un ensemble de nouveaux barrages, de canalisations et de digues sont en construction pour assurer une solidarité interrégionale en matière d’apport en eau.

 

Par C. Jaidani

Le Maroc est impacté par six années consécutives de sécheresse. Heureusement, les pluies salvatrices de ces derniers jours sont tombées à point nommé pour redonner de l’espoir et améliorer la situation hydrique nationale, puisque les réserves en eau des barrages frôlent, au 18 mars 2025, les 6 milliards de m3 , soit un taux de remplissage de près de 36%. Et tout laisse croire que les 40% vont être atteints, ce qui permettra une bonne visibilité pour les périmètres irrigués, de renforcer les disponibilités en eau potable et d’approvisionner des nappes phréatiques.

Malgré cette amélioration, il existe néanmoins une nette différence entre les différents bassins hydrauliques. Certains présentent un état favorable, comme ceux du Loukkos ou Sebou, d’autres un état moyen, comme Bourgegreg, Souss, Tafilalt. Alors que d’autres sont dans un état critique, comme Oum Rabii. Force est de reconnaitre que l’interconnexion entre Sebou et Bouregreg a permis de sauver la situation, particulièrement en matière d’approvisionnement en eau potable.

Le barrage Sidi Mohammed Benabdellah, sur Bouregreg, alimente une population de plus de 5 millions d’habitants répartis entre Casablanca, Rabat et d’autres agglomérations dans cette zone. L’option d’encourager les autoroutes de l’eau entre les bassins excédentaires et ceux déficitaires commence donc à porter ses fruits. Il est ainsi question de généraliser des projets de ce genre à travers tout le territoire national pour mieux répartir les ressources hydriques.

«7% du territoire national s’adjugent 53% des précipitations. Il est primordial d’encourager les transferts d’eau entre les régions. C’est une orientation structurelle qui a montré sa pertinence. L’interconnexion entre Sebou et Bouregreg a permis d’assurer un transfert de plus de 610 millions de m3 du Nord vers le Sud du Royaume. Une année après son lancement, le projet a permis d’atténuer la pression sur les besoins en eau et d’éviter des coupures pour des zones à forte concentration démographique et économique. Il s’agit de la zone s’étendant de Rabat vers le nord de Casablanca», souligne Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau.

S’exprimant récemment lors du Conseil d’administration de l’Agence du bassin hydraulique de Sebou, il a noté que «pour renforcer ses capacités en matière de stockage d’eau et réduire le déficit hydrique dans certaines régions, comme c’est le cas du bassin de Sebou qui a connu une baisse hydrique de 23% par rapport à la normale, le Maroc a lancé un vaste programme pour renforcer ses infrastructures sur le plan hydrique».

En effet, le Royaume ambitionne de construire de nouveaux barrages afin de stocker le maximum d’eau dans les régions à forte pluviométrie pour transférer cet apport par la suite vers les régions qui sont dans le besoin. Ainsi, le programme prévoit la création de nouveaux canaux pour acheminer l’eau du barrage M’dez dans la province de Sefrou vers le bassin de Sebou. Il comporte également la construction du barrage de Sidi Abbou, d’une capacité de 200 millions de m3 , et celui de Ratba, d’une capacité de près de 1,9 milliard de m3 dans la province de Taounate.

«Devenue structurelle, la sécheresse nous impose de renforcer les réserves en eau. Les dernières pluies ont montré qu’une grande quantité des apports en eau est déversée dans la mer, alors qu’il est vital de les récolter, les stocker pour les déployer ultérieurement et réduire ainsi le stress hydrique. Les régions du nord sont connues pour leur forte pluviométrie qui peut atteindre par endroit 800 mm, au moment où la moyenne nationale ne dépasse pas les 350 mm. Il est donc essentiel de profiter de cette situation et renforcer les infrastructures de base dans cette zone, que ce soit des barrages, des digues ou des canalisations pour mieux étendre les ressources hydriques nationales», affirme Hicham Abounouh, ingénieur hydraulicien. 

 

 

 

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