Le gouvernement a annoncé deux mesures de soutien visant à préserver les marges de plusieurs entreprises fragilisées par l’inflation des prix des intrants.
Par M. Diao
L’un des effets de l’accalmie de la pandémie liée à la Covid-19 à l’échelle mondiale a été la reprise de plusieurs secteurs d’activité. Ce qui a provoqué, entre autres, l’accroissement de la demande mondiale en produits énergétiques et de plusieurs catégories de matières premières. La guerre en Ukraine n’a fait qu’accélérer une tendance de fond déjà perceptible depuis plusieurs mois.
Le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes en prenant deux mesures phares pour soulager les entreprises marocaines qui doivent faire face à la hausse de leurs charges d’exploitation provoquée par cette conjoncture défavorable. Ainsi, à l’issue d’une rencontre qui s’est déroulée à Rabat et présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, Nasser Bourita, et la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, deux mesures phares ont été annoncées. Il s’agit, d’une part, du relèvement des plafonds de garantie en ce qui concerne l’offre classique Tamwilcom, afin d’augmenter le potentiel d’offre de crédits de trésorerie et, d’autre part, le rééchelonnement des crédits «Oxygène et Relance» pour une durée pouvant atteindre trois ans.
Dans ce contexte difficile pour les entreprises, dont certaines ont vu leur facture énergétique grimper de 30%, force est d’admettre que les nouvelles mesures gouvernementales prises avec l’implication de la CGEM et du GPBM tombent à point nommé. Elles sont de nature à soulager un tant soit peu la trésorerie et, surtout, préserver les marges de plusieurs entreprises fragilisées par l’inflation des prix des intrants (emballage, acide, métaux, bois, blé, etc.). A cela s’ajoute le coût prohibitif du fret pour les importateurs et exportateurs (+20% en moyenne selon certains exportateurs).
Par ailleurs, le retrait de la Russie du système de transactions internationales Swift donne des sueurs froides aux exportateurs marocains, qui rencontreront des difficultés pour se faire payer par leurs clients russes. Dans ce cadre, il n’est pas exclu que le gouvernement prenne d’autres mesures en fonction de l’évolution de la situation qui prévaut en Ukraine.