Maroc-Onudi : les jalons d’un nouveau partenariat industriel

Maroc-Onudi : les jalons d’un nouveau partenariat industriel

 

Le Plan d’accélération industrielle ouvre une nouvelle fenêtre d’opportunités dans le domaine de la coopération existante entre l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel et le Maroc.

 

 

Les ambitions du Maroc pour le développement industriel sont traduites au niveau du Plan d’accélération industrielle (PAI) qui a, entre autres comme objectif, le renforcement des exportations, la création de 500.000 nouveaux emplois à l’horizon 2020 et, surtout, d’accroître la part de l’industrie dans le PIB (passage de 14 à 23%).

Au cours des dernières années, les performances réalisées par les métiers mondiaux du Maroc (MMM) abondent dans le sens de l’émergence d’une industrie forte à même de garantir une croissance économique durable, régulière et inclusive.

L’effervescence industrielle que connaît le Royaume a visiblement séduit Li Yong, Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), qui a été reçu récemment par Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique à Rabat. Cette rencontre de haut niveau, relevée par la participation du secteur privé national (présidents de fédérations), était placée sous le signe des perspectives du partenariat existant entre le gouvernement du Maroc et l’Agence spécialisée des Nations unies qui a ouvert ses bureaux à Rabat depuis 2004.

D’emblée, il est opportun de rappeler que l’Onudi intervient au Maroc par le truchement de plusieurs projets. Il y a lieu de citer la création de consortiums à l’export, le programme des produits agroalimentaires et du terroir et l’académie dédiée aux gros engins de Settat. Moulay Hafid Elalamy et Li Yong ont exprimé une volonté commune d’élargir le partenariat.

 

Les pistes d’un partenariat élargi

 

«Nous formulons le souhait de recevoir l’accompagnement de l’Onudi dans d’autres domaines inhérents au PAI», assure le patron du département de l’Industrie. Parmi les projets du partenariat futur, notons la valorisation industrielle des déchets, l’appui à l’écosystème «chimie verte», le développement d’un écosystème pour l’innovation appuyant le développement de cités intelligentes, la mise en place d’observatoires sectoriels dédiés aux fédérations, ainsi que le renforcement des infrastructures en matière de e-commerce.

Au-delà de ce qui précède, Li Yong a été dithyrambique à l’égard de la stratégie industrielle du pays, qu’il juge pertinente. «Le Maroc, qui avance à grande vitesse vers le développement, abrite plusieurs groupes industriels d’envergure mondiale qui y investissent», rappelle le DG de l’Onudi, qui n’a pas manqué de rappeler la vocation de l’Agence spécialisée des Nations unies créée depuis 1966. Il s’agit d’appuyer les stratégies industrielles des pays membres.

 

Une ambition pleinement assumée

 

Le revers de la médaille de la prompte évolution technologique et la réduction des coûts est la destruction de plusieurs emplois et la fermeture d’usines un peu partout à travers le monde (Etats-Unis, Europe, Chine, etc.), et ce au profit d’autres pays.

Selon Moulay Hafid Elalamy, le Maroc doit être en mesure de tirer profit de cette mutation en captant les emplois délocalisés, tout en préparant l’avenir dans les métiers du futur et à haut contenu technologique.

A ce titre, l’exemple éloquent à évoquer est la future usine de PSA de Kénitra qui va construire des voitures avec les trois motorisations (essence, diesel, hybrides). Sachant que les moteurs hybrides, qui polluent moins, sont plus évolués en termes de consommation. Cela dit, dans le domaine automobile qui affiche une capacité à finaliser de 650.000 véhicules par an, il y a de quoi être fier au regard des derniers chiffres. «Dans ce secteur dont le taux d’intégration est de 50%, le Maroc est l’un des rares pays au niveau mondial à avoir à terme un taux d’intégration de 86%», confie le ministre. Cette prouesse est à mettre sur le compte des pays développés en pointe dans le domaine automobile qui se livrent à la sous-traitance. Ce qui n’est pas le cas pour le Maroc. ■

 


L’expertise du Maroc sollicitée

Au regard du succès industriel rencontré par le pays dans certains domaines, l’Onudi compte bien mettre à profit l’expertise du Royaume très actif dans le partenariat Sud-Sud. En effet, l’Agence dirigée par Li Yong a mis en place un programme pilote dédié au développement industriel de trois pays, dont le Sénégal.

L’appel de l’Onudi est bien accueilli par Moulay Hafid Elalamy qui reste persuadé que le Maroc a certes beaucoup d’expériences réussies à partager avec les pays du continent, mais qu’il doit aussi s’inspirer de ces pays, partenaires dans certains domaines. De ce point de vue, l’Onudi semble être un médiateur et un facilitateur de choix pour le partage d’expériences et d’expertise dans le domaine industriel africain.


 

 

M. Diao

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