Coopération: «Les pays africains doivent travailler main dans la main»

Coopération: «Les pays africains doivent travailler main dans la main»

Le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, revient ici sur l’importance du co-développement en Afrique, cheval de bataille de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI

Finances News Hebdo : L’idéal africain est au cœur de la vision royale. Quelle lecture faitesvous de cette dynamique de co-développement en Afrique ?

Mohcine Jazouli : Pour que l’idéal d’une Afrique prospère devienne une réalité, les pays du continent doivent travailler main dans la main. Ces valeurs d’unité et de solidarité sont incarnées par SM le Roi qui a placé l’intégration de l’Afrique au cœur de sa vision. Pour s’en convaincre, il faut se référer aux 50 visites royales effectuées dans plus de 30 pays africains. Dans ce sens, depuis que SM le Roi Mohammed VI a accédé au Trône, plus de 1.000 accords de coopération ont été signés. Grâce à ces accords, nos relations économiques se sont considérablement renforcées (…) et, aujourd’hui, nous ne ménageons aucun effort pour approfondir notre coopération pour que le Royaume joue un rôle encore plus grand pour le développement du continent.

 

F. N. H. : Le Maroc est devenu, au fil des ans, un modèle effectif et efficient en termes de codéveloppement dans le continent…

M. J. : Sous l’impulsion du Souverain, le Royaume s’est imposé comme un véritable modèle de puissance régionale. Le Maroc a bâti une économie moderne et largement diversifiée, et les secteurs traditionnels, comme le tourisme, le textile ou l’agroalimentaire, gagnent tous les jours en compétitivité. Le Maroc a également édifié, en un temps record, des industries particulièrement performantes, de même que ses infrastructures sont aux meilleurs standards internationaux. Dans ce sens, le Maroc aborde aujourd’hui une phase nouvelle de son développement. Cette nouvelle phase portée par des réformes ambitieuses et audacieuses envisage une expansion considérable du secteur privé. Pour soutenir cette transition, le Maroc s’est récemment doté d’une nouvelle Charte de l’investissement, qui octroie des avantages sans précédent dans l’histoire économique du Royaume. C’est pour toutes ces raisons que l’Afrique peut compter sur les champions marocains, puisque les grandes entreprises affichent d’excellentes performances, et celles-ci sont particulièrement présentes sur tout le continent. Sans oublier que l’Afrique dispose des atouts nécessaires pour transformer les défis qui se présentent en opportunités. Aujourd’hui, l’Afrique est prête à libérer son potentiel économique pour devenir un acteur majeur du commerce mondial. Dans cette perspective, il faut soutenir l’entrepreneuriat des jeunes africains, qui sont les moteurs de la croissance future. C’est pour cela qu’il faut œuvrer pour une intégration économique plus poussée entre les pays africains, afin de créer un marché commun et de renforcer la compétitivité du continent.

 

Maroc-Afrique : Ce que recommande le CESE

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) s’est autosaisi aux fins de produire un rapport sur le sujet de l’intégration régionale du Maroc en Afrique. Dans ce rapport publié en 2020, le CESE préconise en premier lieu d’envisager une stratégie d’intégration du Maroc en Afrique en adoptant le co-développement comme mode d’action. En second lieu, il convient d’ériger l’intégration régionale du Maroc en Afrique parmi les priorités nationales en proposant des mécanismes pour accompagner la mise en œuvre des projets de co-développement. L’approche préconisée pour améliorer l’intégration régionale du Maroc en Afrique vise à assurer un caractère à la fois global, cohérent, inclusif et pragmatique au processus d’intégration dans le sens où elle (i) intègre l’ensemble des dimensions d’ordre économique, social, environnemental et culturel ainsi que l’ensemble des parties prenantes (secteur public, privé, société civile, centres de recherche), (ii) s’articule avec les stratégies sectorielles développées par le Maroc et les partenariats mis en place, (iii) s’inscrit dans la feuille de route d’Abuja et de l’Agenda 2030, (iv) appelle à renforcer la solidarité entre pays d’Afrique et (v) met en avant l’importance d’investir dans des chaînes de valeur régionales. L’approche de co-développement explicitée ci-haut est de nature à permettre au Maroc et à ses partenaires africains de relever des défis communs, en termes de création d’emploi décents, d’amélioration des systèmes d’éducation et santé... Elle constitue également une base pour le développement de mécanismes de financements innovants, d’encouragement de l’investissement dans l’innovation, de consolidation de la solidarité et bien entendu de soutien aux politiques régionales d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique. Pour construire cette stratégie, le CESE considère nécessaire la prise en compte d’une approche intégrée articulée autour de quatre grands piliers : le développement économique durable, l’amélioration des conditions de vie des populations, la durabilité environnementale et sociale et l’amélioration de la gouvernance du processus d’intégration.

 

 

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