Pluviométrie : répit fugace

Pluviométrie : répit fugace

Les récentes précipitations, si longtemps attendues, semblent offrir un répit fugace à cette sécheresse qui chahute depuis plusieurs années le Maroc. Ces pluies, si généreuses en apparence, ont apporté avec elles un soupçon d'espoir, mais leur impact reste mitigé face à la détresse des campagnes marocaines, où les pâturages appauvris et asséchés se signalent comme des plaies béantes. Car entre ces gouttes d’eau porteuses d’un optimisme fragile, on entrevoit la réalité brutale et dure qui caractérise la condition des agriculteurs.

Le drame économique qu’ils vivent est un récit de lutte, de désespoir et de défis : pour la sixième année consécutive, ils se battent contre dame nature, une ennemie imprévisible, qui peut être aussi généreuse qu’impitoyable. Six années qui ont laissé de profondes séquelles. Car nos barrages ont vu leurs réserves s'évaporer lentement, reflétant la sévérité des sécheresses successives. Avec un taux de remplissage de seulement 26,3% au 12 mars, ils semblent presque être des témoins impuissants de la lutte incessante des agriculteurs pour survivre.

Les disparités entre les bassins hydrauliques soulignent l'iniquité de cette sécheresse, condamnant certaines régions à une soif persistante, tandis que d'autres goûtent à peine à l'humidité bienvenue. Cependant, ces pluies qui arrosent les terres assoiffées ne sont qu'un baume temporaire pour les maux de notre agriculture. Une agriculture qui souffre d’un sévère déficit pluviométrique, mais qui reste malgré tout le principal driver de la croissance. Alors, ces dernières précipitations auront-elles un impact significatif sur la campagne céréalière ?

Pousserontelles Bank Al-Maghrib, qui tiendra son prochain Conseil le 19 mars, à réviser sa prévision de croissance, arrêtée en décembre à 3,2% pour 2024 ? Wait and see. En attendant, la seule certitude que l’on a aujourd’hui, est que ces épisodes de sécheresse plombent l’économie marocaine, en ce qu’ils sont les vecteurs de cette croissance molle et irrégulière qui ne permet pas de juguler efficacement le chômage structurel que connaît le Royaume.

Un taux de chômage au niveau national qui est passé de 11,8 à 13% en 2023, et qui reste particulièrement prononcé chez les jeunes :  35,8% parmi les 15 - 24 ans et 20,6% pour les 25 - 34 ans. Des chiffres qui montrent, tant s’en faut, que les jeunes font face à un désert d'opportunités. Qui avait promis la création d’un million de postes d’emploi en 5 ans ?

 

 

F.Z Ouriaghli 

 

 

 

 

 

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