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Tomates : La filière maintient le cap

Tomates : La filière maintient le cap

Le secteur continue d’enregistrer de bonnes performances.

A l’export, il reste handicapé par sa quasi-dépendance de l’Europe.

 

Par C. Jaidani

 

En dépit de deux années successives de sécheresse et d’une conjoncture défavorable marquée par une profonde crise économique due au coronavirus, la filière «tomates» réalise une percée remarquable. Ce secteur est l’un des plus importants de l’agriculture nationale.

Grâce au Plan Maroc Vert (PMV), la filière «tomates» a pu étendre son champ d’activité à plus de 19.000 hectares. La production culmine à plus de 1,42 million de tonnes, enregistrant une progression de près de 65% depuis le lancement du PMV. Dans l’activité «Primeurs», les tomates représentent 27% de la superficie, 63% de la production globale et 70% des exportations. La filière a gagné également en termes de compétitivité. En effet, au Maroc, le rendement figure parmi les meilleurs au monde.

Il est de 8,83 kilos/m2, dépassant l’Espagne, 8,5 kg, le Portugal, 8,4 kg, la Turquie, 6,89 kg. Seuls les Etats-Unis et la France font mieux. A l’export, la filière a pu écouler, durant la campagne 2019/2020, 567.000 tonnes contre 539.000 tonnes pour 2018/2019, soit une hausse de 5,19%. Cette production provient essentiellement des exploitations sous-serre, qui s’étendent sur une superficie de 5.000 hectares et qui sont concentrées essentiellement dans les régions de Souss et Doukkala.

En rentrées de devises, le secteur génère en moyenne près de 5,6 milliards de DH. S’agissant des débouchés à l’export, l’Union européenne est le principal marché, concentrant une part de 90%. Suivent la Russie avec 8% et le reste du monde pour 2%.

Les produits marocains présentent un rapport qualité/prix défiant toute concurrence, surtout par rapport aux autres pays méditerranéens. En Espagne, par exemple, le lobby des agriculteurs espagnols fait pression sur son gouvernement pour bloquer le transit de la tomate marocaine ou, du moins, réduire sa percée.

Les performances des produits marocains s’expliquent par différents facteurs, entre autres, leur faible coût de production, notamment la main-d’œuvre, et aussi le niveau d’ensoleillement qui assure des récoltes précoces. Notons enfin que la quasidépendance des tomates marocaines du marché européen constitue un grand handicap pour les producteurs locaux à cause de la réglementation de l’UE qui reste dans son ensemble très contraignante. Comme dans le cas des agrumes, les exportations de primeurs sont soumises à des contingents, des prix d’entrée et des calendriers.

 

Structure géographique du secteur

Le secteur de la tomate au Maroc peut être divisé en trois catégories. La production sous-serre est principalement concentrée dans les régions de Souss-Massa et de Doukkala-Abda. Ces tomates précoces sont exportées vers l’UE, la Russie et le Canada. Les tomates en pleine terre des régions de Moulouya, Témara-Skhirat et Casablanca sont des fruits précoces essentiellement destinés au marché local. La production saisonnière est beaucoup plus faible et les cultures sont principalement situées dans les zones côtières. Elles sont commercialisées sur le marché local et la production est restée stable depuis la campagne 2008-2009. Les tomates sont également destinées à la transformation industrielle. Ces cultures sont produites dans les régions de Meknès, Marrakech et Béni Mellal.

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