En plus du stress hydrique qui le menace, le Maroc fait face à la dégradation de la qualité de ses ressources en eau de surface. Le recours à des traitements pour affronter la détérioration de la qualité de l’eau est de plus en plus cher.
Le stress hydrique auquel sera confronté le Maroc dans les prochaines années est aujourd’hui au coeur du débat politique. Et pour cause, le Royaume fait partie de la vingtaine de pays les plus menacés, ce qui peut entraver le processus de développement économique que le pays a entamé. Raison pour laquelle les pouvoirs publics tentent de mettre en place une politique de l’eau pour rationnaliser la consommation, afin d’éviter une éventuelle pénurie. Toutefois, la question de la disponibilité de l’eau ne doit pas être la seule préoccupation des autorités, la qualité de celle-ci est tout aussi importante. Car, outre la raréfaction des ressources en eau, le Maroc fait face à la dégradation de la qualité de ses ressources. Une dégradation due, entre autres, au retard enregistré dans l’assainissement liquide, à la pollution par les activités agricoles (nitrates) et industrielles et à l’intrusion marine due à la surexploitation des nappes. L’activité humaine, et plus particulièrement les rejets urbains et industriels, sont à l’origine de cette dégradation de l’eau dont les conséquences sont graves. En effet, le recours à des traitements pour affronter la détérioration de la qualité des ressources en eau est de plus en plus cher. Face au stress hydrique qui le menace, le Maroc n’a d’autre choix que de préserver et de protéger comme il se doit cette ressource qui se fait de plus en plus rare. L’enjeu est de taille car la pollution de l’eau pourrait entraîner de graves problèmes économiques mais aussi de santé publique. Car une eau de bonne qualité est «une eau qui permet une vie animale et végétale riche et variée; une eau exempte de produits toxiques, disponible en quantité suffisante pour satisfaire à tous les usages». Pour faire face à cette pollution, il existe plusieurs approches dont celle de l’intégration des indices biologiques dans le suivi de la qualité des eaux de surface au niveau des bassins hydrauliques, comme l’explique notre expert. Une approche déjà expérimentée dans le bassin du Sebou, mais qui, faute de moyens, n’a toujours pas été adoptée par les agences du bassin.
Conseils pratiques
En cette période d’Aïd Al-Adha, le congélateur devient un appareil indispensable à la maison pour conserver la viande du mouton. De ce fait, de nombreux citoyens n’hésitent pas à investir pour se procurer un nouvel appareil. Pour faire un achat intelligent, il faut vérifier l’étiquette énergétique afin de se procurer un congélateur économique à l’usage et moins polluant. Ces machines coûtent un peu plus cher mais vous permettent de faire des économies sur votre facture énergétique. L’étiquette énergétique correspond à une classification de A à G : les appareils de classe A sont donc nettement plus économiques à l’usage et polluent donc beaucoup moins. D’un autre côté, éviter de surcharger votre réfrigérateur; cela augmente sa consommation d’énergie et diminue la durée de conservation des aliments (l’air froid circule moins bien). Par contre, garder toujours un congélateur bien rempli, et veiller à fermer rapidement les portes.
L'oeil de l'expert
Le suivi de l’état écologique des eaux : une composante à intégrer dans le système de surveillance de la qualité des eaux au Maroc.
Les eaux courantes et stagnantes jouent un rôle essentiel dans le développement des activités économiques des pays (agriculture, industrie, ménages, tourisme,…). Or, ces ressources sont souvent exposées à différentes sources de perturbations, qui conduisent parfois à de grands dysfonctionnements au niveau des écosystèmes hydriques, et nuisent ainsi aux services que ces derniers dispensent. La préservation de la qualité des eaux de surface représente ainsi un enjeu majeur pour le développement des pays, et notamment pour le Maroc. La qualité des eaux d’un écosystème hydrique est évaluée par le biais des concentrations de substances et éléments qui peuvent être, soit d’origine naturelle (bicarbonates, sulfates, sodium, calcium, magnésium, potassium, azote, phosphore, aluminium, fer,...), ou industrielles et agricoles (nitrates, métaux lourds, pesticides, …). Au Maroc, le suivi de la qualité des eaux se fait, essentiellement, à travers le contrôle des paramètres physico-chimiques et des paramètres bactériologiques; essentiellement pour ne pas dire dans la plupart des cas. La Directive cadre européenne sur l’eau, adoptée en Europe depuis 2000 préconise le suivi écologique des eaux de surface comme moyen de renforcement et d’amélioration de l’appréciation de la qualité des eaux. Le suivi des bioindicateurs (notamment l’indice biologique diatomique et l’indice biologique global normalisé) permettent de connaître les effets de la pollution sur le milieu naturel, à la fois dans le temps et dans l’espace, ce qui n’est pas le cas des analyses physico-chimiques ou bactériologiques. L’évaluation de la qualité par les bioindicateurs se base sur la capacité de certains organismes aquatiques à supporter les variations de la qualité de l’eau pour des durées plus ou moins longues. Le Maroc a expérimenté cette approche pour un bassin pilote (Bassin du Sebou) en adaptant et en intégrant les indices biologiques dans le suivi de la qualité des eaux de surface de ce bassin, en mettant l’accent sur un certain nombre de questions dont :
• Comment et à quels endroits les stations de mesure doivent être placées ?
• Quels sont les indicateurs biologiques les plus adaptés pour évaluer la qualité de l’eau ?
• Comment réaliser un programme d’échantillonnage ?
• A quel moment de l’année les prélèvements doivent-ils avoir lieu ?
• Quel organisme est responsable des échantillonnages et comment ces derniers doivent être triés, traités et stockés ?
• Comment présenter et disséminer les résultats ?
A travers ce test pilote, l’agence du Sebou a été la première agence marocaine de bassin à développer et à tester, en 2011, un protocole de suivi, non seulement de la qualité physicochimique et bactériologique de l’eau, mais aussi de l’état écologique. Cependant, suite aux moyens financiers et humains «limités» des agences, cette approche, bien adaptée au contexte de notre pays, n’a pas encore pu être adoptée par les agences de bassin; un grand travail de plaidoyer est à encourager pour pouvoir intégrer, de façon systématique, la composante écologique dans le suivi de la qualité des eaux pour renseigner sur le bon ou le mauvais état de nos eaux de surface et permettre ainsi de mener les actions de conservation ou de dépollution qui s’imposent.
Bio express : Meryem El Madani, Docteur en chimie de l’environnement en 2004 de l’Université Mohammed V de Rabat, Meryem El Madani, est experte Senior dans la Gestion intégrée des ressources en eaux. Nommée par la Fondation suisse Mava partenaire de l’année 2011 dans toute la région d’action de la Fondation, elle est également membre de l’Association marocaine de l’écotourisme et de la protection de la nature et de l’Association des amis du parc national d’Ifrane.
Lamiae Boumahrou