◆ A l’échelle mondiale, le Royaume fait partie des six Etats ayant le plus grand potentiel d’export de molécules vertes.
Par M. Diao
Le Power-to-X, une filière de l ’ h y d r o g è n e , suscite de plus en plus de l’intérêt à l’échelle nationale. Il consiste en l’utilisation d’énergies de sources propres pour la production d’hydrogène.
Pour rappel, l’hydrogène est utilisé comme une matière première et un vecteur d’énergie. Il peut aussi servir pour le stockage. Les dérivés de l’hydrogène (méthanol, gaz et fioul synthétiques) contribuent également à dé-carboner plusieurs secteurs d’activité, dont le transport et l’industrie.
Le Royaume, qui ambitionne de devenir un pays exportateur de pétrole vert d’ici 2030, pourrait capter entre 4 à 8% du marché mondial du Power-to-X, avec à la clef un chiffre d’affaires oscillant entre 100 et 400 Mds de dollars.
A l’échelle mondiale, le pays fait partie des six Etats ayant le plus grand potentiel d’export des molécules vertes.
Un environnement propice
«L’hydrogène peut contribuer au verdissement de notre industrie», a assuré Badr Ikken, Directeur général de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), lors d’un webinaire organisé récemment et portant sur l’hydrogène vert.
Le potentiel de développement de ce vecteur d’énergie est réel au Maroc, pays qui compte porter à 52% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à l’horizon 2030. Cela facilitera la production d’hydrogène à travers les énergies propres grâce à l’utilisation d’électrolyseur.
L’autre possibilité offerte par les énergies renouvelables combinées à l’hydrogène est la production d’ammoniac vert pour la fabrication d’engrais par exemple. La production ou l’utilisation d’hydrogène en tant que vecteur d’énergie met en évidence deux principaux paramètres, qui sont le coût et le facteur de charge.
Sur le front de la compétitivité, les études actuelles mettent en évidence l’importance du coût de la production des molécules vertes et des différents dérivés de l’hydrogène qui ne doit pas dépasser 2 centimes de dollars.
L’ammoniac pour commencer
«Sur le court terme, il y a une forte probabilité pour que le Power-to-X démarre avec la filière industrielle de l’ammoniac potentiellement exportatrice», assure Badr Ikken. Et d’ajouter : «A moyen terme, la branche pourrait être renforcée par le stockage et l’utilisation de molécules vertes pour la stabilité du réseau et le transport de marchandises».
Ce n’est qu’à long terme que le Power-to-X pourrait être mis à profit dans les secteurs de la mobilité légère, la production de chaleur industrielle et les transports maritime et aérien.