Le groupe chinois a choisi de mettre fin à son projet tchèque à cause de circonstances défavorables dans le pays, et de s’orienter vers le Maroc où «l’environnement économique est plus stable».
Il s’agit de la seconde entreprise annoncée à Casablanca par la même entreprise en l’espace de trois mois
Par A. Diouf
L’attractivité du Maroc se confirme de jour en jour dans le domaine de l’industrie liée à la mobilité électrique. En effet, après Gotion High - Tech, un autre groupe chinois a également choisi de poser ses valises dans le Royaume pour y fabriquer des batteries pour voitures électriques. Il s’agit du groupe Tinci Materials, qui a officiellement décidé de délocaliser son usine de Bohumin en République tchèque vers le Maroc où il espère retrouver un meilleur climat politique et une bonne stabilité économique. La future fabrique qui est la deuxième annoncée à Casablanca en l’espace de trois mois par la même entreprise traitera «100.000 tonnes d’électrolytes et d’hexafluorophosphate de lithiumpar an». Des matériaux qui seront notamment destinés au marché européen des véhicules électriques.
Un investissement de 2,7 milliards de DH…
Tinci entend ainsi investir jusqu’à 280 millions de dollars, soit environ 2,7 milliards de dirhams pour l’édification d’une usine dans le parc industriel de Jorf Lasfar. La durée des travaux de construction sera de 24 mois. Le nombre d’emplois prévu n’est pas communiqué. Par contre, deux principales raisons liées aux dotations factorielles justifient le choix du Maroc par Tinci Materials. A savoir, d’une part, sa proximité géographique avec le marché européen ciblé par l’entreprise, qui interdira la circulation de véhicules thermiques en 2035. Et d’autre part, l’important potentiel du Maroc en ressources naturelles, notamment en cobalt et lithium, ce qui n’est plus un secret. Ces matières premières sont très prisées pour la décarbonation à l’échelle mondiale en raison de leur forte capacité de stockage d’énergie.
Rappelons que le groupe minier Managem, filiale du groupe Mada, a enregistré une importante invention dans le domaine des batteries de type lithium-ion. Une technologie brevetée depuis plus de 10 ans, qui est présente dans les téléphones portables et micro-ordinateurs, mais peut également être utilisée dans l'industrie des voitures électriques.
En plus des 65 milliards de DH prévus par Gotion High-Tech
C’est surtout cette seconde raison qui a également attiré la firme Gotion High-Tech au Maroc. La compatriote de Tinci vient de démarrer la construction d’une mégafactory pour la fabrication de batteries de véhicules électriques dans la commune de Bouknadel près de la capitale Rabat. L’usine coûtera la bagatelle de 5,9 milliards d’euros, soit environ 65 milliards de dirhams. Elle affichera une capacité de production pouvant atteindre 100 GWh/an à l’horizon 2030 et devrait également permettre la création de 25.000 emplois à cette même échéance.
C’est simple, l’ambition du groupe sinoeuropéen Gotion High-Tech, qui compte pour actionnaire de référence le groupe automobile Volkswagen, est de mettre en place un écosystème industriel de production de batteries pour véhicules électriques et de systèmes de stockage d’énergie au Maroc.
A signaler que ces projets, portés par des entreprises étrangères, s’inscrivent parfaitement dans le cadre de la nouvelle charte de l’investissement qui met la décarbonation au cœur de sa ligne de mire. En effet, ladite charte a décidé de consacrer 71% du financement (2 milliards d’euros, soit environ 22,5 milliards de dirhams) au développement de la mobilité électrique pour les années à venir. Une démarche qui devrait permettre la réduction des émissions de CO2 à l’origine de la pollution atmosphérique particulièrement dans les grandes agglomérations telles que Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech et Agadir (Voir Dossier sur la mobilité électrique).