(Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) devrait arrêter définitivement ses achats de titres sur les marchés en septembre prochain, jugent une majorité des économistes interrogés par Reuters, mais ils restent divisés sur la date à laquelle l‘institution prendra ce virage de la politique monétaire.
La plupart estiment que la fin de l‘assouplissement quantitatif (quantitative easing, QE) interviendra au plus tard en décembre 2018 mais quelques-uns s‘attendent à une prolongation jusqu’à la mi-2019.
Cette enquête, menée auprès de 65 économistes entre le 24 et le 29 novembre, montre aussi une confiance forte dans le dynamisme de l’économie de la zone euro, qui devrait connaître en 2018 une croissance proche de celle de cette année, même si l‘inflation ne devrait pas s‘accélérer fortement.
La BCE a annoncé le mois dernier qu’à partir de janvier et jusqu‘en septembre, elle réduirait ses achats de titres dans le cadre du QE à 30 milliards d‘euros, contre 60 milliards actuellement.
Si elle a laissé la porte ouverte à une possible prolongation au-delà de septembre, le Conseil des gouverneurs reste divisé sur l‘opportunité d‘une telle option, au vu du compte rendu de la réunion d‘octobre, publié la semaine dernière.
Trente quatre économistes sur les 52 ayant répondu à une question sur ce point ont répondu que la BCE “devrait” clore le QE en septembre prochain.
L‘INFLATION RESTERA LOIN DE 2% JUSQU‘EN 2019
Mais si 52 des 60 économistes qui ont répondu à une autre question ont dit s‘attendre à ce que la banque centrale cesse ses achats d‘obligations d‘ici la fin 2018, ils sont divisés sur la possibilité que cela se produise en septembre.
“La Banque a déclaré que ses achats ne s‘arrêteraient pas brutalement, donc les stopper net en septembre provoquerait de l‘instabilité sur les marchés financiers”, explique Jennifer McKeown, chef économiste Europe chez Capital Economics.
“Un arrêt en septembre est faisable mais il faudrait qu‘il soit signalé bien à l‘avance.”
Pour ce qui est de la croissance économique dans la zone euro, le consensus des prévisions des économistes donne une progression de 2,3% du produit intérieur brut (PIB) des 19 cette année et de 2,1% en 2018, les chiffres les plus élevés enregistrés depuis que Reuters a commencé ses enquêtes sur cette période fin 2016.
Mais les estimations en matière d’évolution des prix, elles, n‘ont guère évolué ces dernières semaines et le constat reste inchangé: l‘inflation en zone euro ne devrait pas atteindre l‘objectif de la BCE d‘un taux légèrement inférieur à 2% avant le deuxième semestre 2019.
Les économistes tablent en moyenne sur un taux d‘inflation de 1,5% cette année, de 1,4% l‘an prochain et de 1,6% en 2019.
“Si de nouveaux chocs apparaissent et si les risques sur l‘inflation s‘orientent de nouveau à la baisse, la BCE n‘hésiterait pas à assouplir encore sa politique”, estime Kristian Tödtmann, économiste chez DekaBank.