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Assurances en Afrique : Face à la pandémie, la réaction de l'ACAPS jugée efficace

Assurances en Afrique: face à la pandémie, la réaction de l'ACAPS jugée efficace


◆ Le secteur des assurances en Afrique a été comme beaucoup d'autres affecté par les conséquences de la pandémie. Les experts estiment que la réaction de l'ACAPS est l'une des plus efficaces sur le continent.


Par A. Hlimi


Le coronavirus et les mesures de confinement conséquentes prises par les gouvernements africains ont impacté négativement les entreprises d'assurances et leurs revenus. Face à cette situation, les régulateurs ont réagi différemment selon les pays. En Afrique du Sud, le régulateur a décidé que les assureurs ne seront pas tenus de réparer les sinistres occasionnés par la pandémie sur les polices d’interruption d’activité ou perte d’exploitation, lorsque les dommages en question n’ont pas été souscrits ex-ante. Au Kenya, l’Autorité de régulation du secteur des assurances (IRA) a ordonné aux assureurs de régler l’intégralité de toutes les réclamations relatives à la pandémie. De même, la Conférence interafricaine des marchés des assurances (CIMA), qui fait office de régulateur de 14 pays d’Afrique francophone, a interdit le refus d’indemniser les sinistres liés à la Covid-19 par des assureurs camerounais. Dans une lettre du 18 mai 2020, le secrétaire général de l’institution notifie que «les sinistres consécutifs à la maladie du coronavirus (Covid-19) ne devront faire l’objet d’aucune exclusion non prévue dans les contrats».

La CIMA recommande un «traitement équitable et une protection des assurés» afin de «préserver les intérêts des assurés et bénéficiaires de contrat». Racha Mezher, responsable pôle Actuariat du cabinet spécialisé Lendys, a bien voulu nous dresser ce panorama rapide du reste du continent, avant de se pencher sur le cas marocain : «Le régulateur marocain semble avoir été le plus réactif sur le continent et le plus prompt à réagir face au risque pandémique. Les différentes mesures adoptées par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) ont ainsi permis d’atténuer l'impact de la crise sur le marché marocain des assurances, lui évitant près de 700 millions de DH de pertes estimées liées à la pandémie», rappelle-t-elle.

Pour le secteur, les risques directs (aléa moral) sont le non-paiement des primes par des assurés qui se retrouveraient en difficulté financière ou qui estimeraient que le risque couvert est éliminé. Ceci peut être anticipé lors du prochain calcul de solvabilité des assureurs africains. Sur les marchés où l’assurance est contrainte de réparer les dommages de la pandémie, les pertes vont également s’accumuler sur les résultats techniques et ainsi dégrader significativement les fonds propres.

 

ACAPS, une réaction appropriée

Dans le cadre du suivi et de l’évaluation de l’impact de la situation engendrée par le coronavirus, l’ACAPS maintient l’assouplissement provisoire de certaines règles prudentielles et l’adoption de mesures d’atténuation afin de permettre au secteur des assurances de continuer à faire face aux conséquences liées à la pandémie. Il s'agit de la provision pour dépréciation durable des valeurs de placements, la provision pour risque d’exigibilité ainsi que les provisions pour créances et primes impayées.

À propos du risque de liquidité, l’ACAPS suivra avec intérêt, au gré à gré, la situation des assureurs et se donne le droit si besoin d’activer différents leviers réglementaires.

En matière de fonds propres, les opérateurs ont été sensibilisés à la nécessité de préserver et de renforcer les fonds propres éligibles afin de maintenir leurs capacités d’absorption des chocs, et une politique intelligente de distribution des dividendes, au titre de l’année 2019, a été imposée.

Les primes émises par les compagnies d’assurances ont baissé de 6% en octobre 2020 par rapport à octobre 2019. Mais cette évolution cache un bon comportement de la branche non-Vie. La branche Vie a fortement chuté (-23,7%) sous l’effet de l’épargne (-31,7%). On notera que les contrats en unité de compte (U.C) continuent de bien se comporter et progressent de 10,9%.

Dans la branche non-Vie, la progression est de 9,4%, avec des hausses sur quasiment toutes les sous-branches à l’exception de l’assistance (-21,4%). 

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