Médias: restructuration du pôle audiovisuel public

Médias: restructuration du pôle audiovisuel public

Après avoir passé en revue les difficultés rencontrées par les chaînes nationales, le ministre de la Culture, Othman El Firdaous, a décliné, mardi 25 mai, les grandes lignes du nouveau pôle audiovisuel public, ses objectifs et les principaux changements qui vont s’opérer.

 

La restructuration dudit pôle passe par le regroupement de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), de 2M et de Medi 1 TV et ce, dans le cadre de la feuille de route 2024 de «la stratégie du développement du secteur de l'audiovisuel public».

«Ce n’est pas seulement un projet du département de la communication, ou un partenariat entre les secteurs de la communication et de la finance. Son principal challenge est de plaire et répondre aux attentes des jeunes d’aujourd’hui», soulève le ministre devant la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication. Et d’ajouter : «l’Etat va donc gérer ce secteur, avec une vision globale».

Lors de la première étape, ce regroupement s'opérera à travers le processus «coup d’accordéon», lequel concernera les capitaux des deux chaînes 2M et Médi 1 TV, tandis que la seconde portera sur l’intégration de la Radio Médi 1 et Régie 3 (sa filiale à 100%) au secteur public. La troisième étape s’effectuera moyennant la mise sur orbite d’un Holding SNRT  avec des sociétés professionnelles pour accompagner les nouvelles ambitions de ce pôle – la nouvelle dénomination n’est toujours pas dévoilée.

Aflam TV devrait être remplacée par la SVOD, «une plateforme de vidéos à la demande qui, selon le ministre, sera le modèle freemium, en partie payant». Les téléspectateurs disposeront d’un large choix, plus de 1.200 chaînes de télévision.

Dans le même ordre d'idées, le ministre a plaidé pour une convergence technologique entre le cinéma et les jeux-vidéos, notamment avec la création d'une zone d'accélération économique centrée sur les établissements de formation et de recherche. ET ce, en vue d'incuber des projets innovants, «mettant à la disposition des sociétés un environnement attractif et dynamique; des infrastructures ainsi que des équipements conformes aux meilleurs standards; un programme d'incitation spécifique», afin d’améliorer la compétitivité de la production nationale pour l’exporter.

S'agissant des cahiers des charges et du contrat-programme, le ministre a relevé que «ce nouveau pôle public a besoin d’un contrat-programme équilibré» incluant un plan de synergies détaillées et «développées», en parallèle avec la modernisation des cahiers des charges, l'assouplissement de «certaines restrictions économiques», et l'adaptation aux évolutions technologiques. Qui plus est, «l’Etat débloquera les moyens financiers nécessaires».

Concernant la réglementation, El Ferdaous a fait savoir que «des changements seront apportés à la loi organisationnelle du secteur, ainsi que sur le système fiscal pour ce secteur», notant que le but étant d’encourager les PME, notamment sur le marché publicitaire télévisé, «marqué par une hyper concentration des grandes sociétés (80% détenus par 10 grandes entreprises), dont le nombre est limité».

Le lancement de ce projet a été encouragé par la digitalisation de l’offre audiovisuelle; l’intensité de la pression concurrentielle; l’évolution du comportement de consommation des jeunes et des familles marocaines; la nette évolution de la production nationale (avec 100% pour Al Aoula durant Ramadan 2021, et 88% pour 2M); la baisse des revenus publicitaires télévisés; la hausse des investissements publicitaires sur le digital; la baisse des investissements en faveur de la production nationale; le déséquilibre dans le partage des risques financiers…

 

Par la rédaction

 

 

 

 

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