Le ministre délégué chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a dressé un bilan «positif» de l’action du gouvernement durant les 8 mois, malgré le contexte particulier dans lequel a été formé l’exécutif.
Dans un entretien à la MAP consacré au bilan du gouvernement pour l’année en cours, El Khalfi n'a pas tari d'éloges sur les réalisations du gouvernement, rappelant la conjoncture politique et économique ayant marqué la formation de la majorité gouvernementale. «Le gouvernement a été investi par le parlement en avril dernier et la loi de finances n'a été adoptée qu’en juin», a-t-il expliqué.
Le ministre a évoqué les indicateurs du déficit, de la dette, des réserves en devises et du déficit du compte courant, ainsi que l’inflation. Malgré ce contexte, le Maroc se trouve dans une situation économique saine, s’est-il réjoui, citant aussi la reprise des équilibres macroéconomiques, ce qui permettra d’injecter des fonds pour l’investissement et le maintien du taux de croissance.
Le porte-parole du gouvernement a également mis en exergue le soutien de l’économie nationale à travers le renforcement des investissements publics, qui ont atteint pour la première fois le montant de 190 milliards de dh, outre le lancement de programmes dédiés aux petites et moyennes entreprises et la poursuite de la mise en œuvre du programme auto emploi.
A cette occasion, le ministre a passé en revue les réalisations accomplies au niveau économique dont le plan de réforme des investissements, annoncé en 2016 et pris en considération dans les lois de finances actuelle et prochaine.
Cette réforme vise à exonérer d'impôts les entreprises nouvellement créées pour une période de cinq ans. «Aujourd’hui, nous constatons une relance économique, si on prend compte du rendement des secteurs de l’automobile, de l'aéronautique, du textile et du cuir», a-t-il assuré.
Économiquement, El Khalfi a relevé la consolidation des investissements publics et le lancement d’un plan de réforme à cet égard dans le sens de renforcer l’orientation vers l’industrialisation et le soutien des entreprises, outre la réforme du système fiscal dans la mesure où il sera procédé à l’imposition progressive de la taxe sur les sociétés.
«Ce système équitable renforce l’attrait des investissements et la compétitivité de l’économie nationale», a souligné le ministre qui a vanté aussi les mesures importantes prises pour maintenir le rythme des flux des investissements étrangers dans une courbe ascendante, puisque cette année une hausse de 29% a été enregistrée par rapport à 2016.
Cette dynamique s’est manifestée par des méga-projets industriels, dont ceux signés dans le cadre de l’écosystème de transport, a-t-il rappelé, soulignant l’attractivité du Royaume en matière d’investissements étrangers qui s’est consolidée en raison de plusieurs facteurs, dont la visibilité économique menée sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, le soutien du Fonds du développement industriel, une infrastructure et une logistique solides, ainsi qu’une politique ambitieuse.
Ces éléments ont permis une nette amélioration du climat des affaires au Maroc, comme en témoigne le rapport publié par la Banque Mondiale qui classe le Royaume à la 68e place, a-t-il dit.
Au niveau social, le ministre a rappelé le Régime d’assistance médicale (RAMED), doté d’une enveloppe budgétaire de 2 milliards de dh au cours de cette année et l’année prochaine, dans le cadre du Fonds de la cohésion sociale, ainsi que la réservation de 4.000 postes d’emploi pour le secteur de la santé en vue de résorber le déficit en ressources humaines, outre l’ouverture de sept hôpitaux dans différentes régions du Royaume, la construction de trois nouveaux centres hospitaliers universitaires à Tanger, Agadir et Laayoune, pour porter leur nombre à huit au niveau national, et la baisse des prix de 135 médicaments.
Dans le secteur de l’enseignement, le ministre a évoqué notamment la grande opération de recrutement (55.000 contractuels) et l’élargissement des catégories des bénéficiaires des bourses d’études, en y intégrant pour la première fois les stagiaires des centres de formation professionnelle à travers la mobilisation d’une enveloppe budgétaire de 400 millions de dh au profit de 70.000 stagiaires, mentionnant également l’augmentation du nombre des étudiants bénéficiant de bourses universitaires.
El Khalfi a souligné l’importance de la réforme du régime de protection sociale portant sur l’aide directe aux 77.000 veuves et 200.000 orphelins, des programme de soutien scolaire Tayssir et des personnes en situation de handicap, ainsi que le projet d’un registre national unique, le Fonds de la cohésion sociale et la mise en œuvre de deux lois relatives à la couverture médicale des retraités et des non salariés et indépendants.
En matière de dialogue social, M. El Khalfi a mis l'accent sur la mise en œuvre des engagements pris lors du dialogue social d’un coût global de plus de 13 milliards de dhs annuellement, portant notamment sur l’avancement exceptionnel et la régularisation de la situation de plus de 10.000 infirmiers pour une enveloppe budgétaire de 250 millions de dh.
Par ailleurs, El Khalfi a indiqué que «l’opération de remplacement» des ministres relevés de leurs fonctions se trouve dans «sa dernière étape», rejetant les rumeurs faisant état de blocage.
«Le chef du gouvernement a travaillé sur ce sujet et les conclusions seront annoncées suivant leur cadre constitutionnel», a-t-il affirmé.