Baisse du trafic et du transfert d'une partie de son activité, révision à la baisse des prix de magasinage ou encore gros investissements dans les équipements du Terminal 3, telles sont les hypothèses qui alimentaient la méfiance des opérateurs du marché quant aux résultats de Marsa Maroc pour l'année 2016, estimant qu'elle est sur le fil du rasoir.
Certains parlaient d'une baisse du chiffre d'affaires causée par le manutentionnaire, d'autres signalaient que les amortissements conséquents devaient peser lourdement sur le résultat de l’opérateur.
Surprise ! Marsa Maroc n'a pas fait un pli, ses résultats s'affichent largement au-dessus des projections du businessplan préalablement dévoilé, surpassant ainsi les attentes des investisseurs et du management.
En effet, les prévisions commerciales de l'opérateur portuaire marocain tablaient sur un chiffre d'affaires de 2,09 milliards de dirhams pour 2016, avec une croissance annuelle moyenne de 4,6% entre 2016 et 2022, puis de 2,1% entre 2022 et 2025. Finalement, cet indicateur est ressorti à 2,56 milliards de dirhams, soit un surplus de ventes de 470 millions de dirhams.
Alors que le management projetait un bénéfice net de 218 millions de dirhams pour 2016 et une hausse de 1,4% entre 2015 et 2025 pour s’établir à 433 MDH au terme de la période de projection, celui-ci a plus que doublé, s'élevant à 580 millions de dirhams au terme de l'exercice 2016.
Au niveau opérationnel, Marsa Maroc a réussi à faire progresser de 33% son résultat d'exploitation, alors que le businessplan prévoyait une baisse notable de cet agrégat à cause de l'évolution des charges en 2016, notamment celles du personnel. Il n'en est rien, puisque les charges d'exploitation n'ont évolué que de 13%, beaucoup moins rapides que les ventes (+18%).
Le marché s'attendait à un dividende unitaire autour des 3,5 DH par action, pas loin de ce que prévoyait le businessplan. Généreuse, Marsa Maroc fera profiter ses actionnaires en leur offrant un dividende de 8 DH par action.
Ce sont en gros des progressions remarquables que la Société d’exploitation des ports (SODEP), ou Marsa Maroc, a enregistrées pour l’année 2016, malgré une conjoncture compliquée en 2016. ■
Y. Seddik