Les Programmes de développement territorial intégré (PDTI), annoncés dans le projet de Loi de Finances 2026, traduisent l’un des tournants les plus importants de la politique d’aménagement du territoire du Maroc contemporain. Portés par la vision du Souverain, ils s’inscrivent dans la continuité d’un chantier royal : celui d’un développement équilibré, inclusif et profondément humain.
Le Maroc se modernise et se développe certes, avec des investissements publics qui sont passés de 182 à 340 Mds de DH entre 2020 et 2025, mais l’heure est désormais à l’efficacité, à la mesure d’impact et à la justice spatiale. Car, comme l’a rappelé le Souverain, «il n’y a pas aujourd’hui ni demain de place pour un Maroc à deux vitesses».
Ces nouveaux programmes se veulent donc une réponse à la persistance d’inégalités territoriales qui fragilisent le lien social. C’est pourquoi les PDTI reposent sur quatre axes majeurs : la promotion de l’emploi, le renforcement des services sociaux de base, la gestion durable de l’eau et la mise à niveau territoriale intégrée. A ces priorités s’ajoute une approche méthodologique innovante, qui combine diagnostic territorial précis et évaluation d’impact.
Cette vision est d’autant plus pertinente que les besoins sont immenses : plus de 46 milliards de dirhams ont déjà été mobilisés depuis 2017 pour réduire les disparités territoriales, mais certaines zones, notamment rurales et montagneuses, continuent d’accuser un retard criant en matière d’éducation, de santé et d’infrastructures. Le programme prioritaire 2026 illustre cette volonté d’aller vite et juste.
Vingt milliards de dirhams seront consacrés à des actions à fort impact social : réhabilitation d’écoles rurales, transport scolaire, unités mobiles de santé, réseaux d’eau potable, pistes rurales, électrification solaire et appui aux coopératives féminines et micro-entreprises locales. Cette orientation marque le passage d’une logique centralisée à une démarche pragmatique et territorialisée. En soutenant la création d’activités productives locales, les PDTI redonnent vie au tissu économique rural et périurbain, longtemps marginalisé.
Au-delà de la dimension budgétaire, ces programmes reposent sur une exigence de gouvernance : contrats-objectifs territoriaux, suivi rigoureux, évaluation annuelle et reddition des comptes. L’amendement de la Loi organique des Finances, prévu pour accompagner les PDTI, va dans le même sens. Il s’agit de promouvoir la transversalité, briser les silos administratifs et renforcer la cohérence de l’action publique. C’est le prolongement institutionnel d’une approche royale de la performance. L’objectif étant de bâtir un pays où l’équité territoriale devient le ciment de l’unité nationale.
Comme l’a souligné le Souverain, «aucun niveau de développement économique et infrastructurel ne saurait me contenter s’il ne concourt pas effectivement à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, de quelque frange sociale et de quelque région qu’ils appartiennent». Cette phrase résume tout : le développement ne se mesure pas à la seule croissance du PIB, mais à la capacité d’un pays à rendre sa dignité à chacun de ses citoyens.
Par F.Z Ouriaghli