BMCE Bank associe son image au Meeting sur l’information financière au Maroc.

Brahim BenjellounTouimi, administrateur Directeur général, nous parle de la place qu’occupe le digital dans la stratégie de ce groupe bancaire marocain à dimension africaine.

Finances News Hebdo : Que pouvez-vous nous dire sur le thème choisi pour cette deuxième édition du Meeting sur l’information financière : «La dématérialisation et le marché financier».

Brahim Benjelloun-Touimi :En tant qu’acteur majeur dans le marché financier marocain et depuis quelques années, BMCE Bank of Africa s’adapte aux tendances mondiales de dématérialisation et de digitalisation. Les raisons, davantage que réglementaires, sont d'ordre organisationnel et commercial dans une optique d’efficacité et d’optimisation des coûts en même temps que dans une logique de développement durable. Par ailleurs, l’avènement du Web et des platesformes sociales, ainsi que la démocratisation de l’accès aux nouvelles technologies nous conduisent à rechercher davantage de proximité et d’interactivité avec nos différentes catégories de clientèles et de partenaires. Le choix de ce thème est parfaitement d’actualité et en phase, d’une part, avec la transformation numérique que connaît progressivement le Maroc et, d’autre part, avec l'exigence de poursuivre la réforme de «l'infrastructure financière» au Maroc et plus particulièrement, celle des marchés des capitaux. En l'espèce, la dématérialisation des instruments financiers participe très significativement à la modernisation structurelle des process et du traitement des flux financiers à même de sécuriser davantage les acteurs de ce marché et y renforcer leur confiance. Les initiatives du Dépositaire central des valeurs mobilières, Maroclear, en matière de dématérialisation des titres pour les sociétés non cotées sont tout à fait encourageantes. Le mémorandum d’entente signé en juin 2015 avec l’Association professionnelle des sociétés de Bourse, et plus récemment avec le Groupement professionnel des banques du Maroc, traduit cette volonté d’automatisation croissante, qui vise non seulement une accélération des process à travers une simplification administrative, mais également la réduction des frais de gestion, et plus de sécurité et de transparence. Cette dématérialisation pourrait être également une réponse aux enjeux de développement durable vers une politique corporate de «Zéro papier».

F.N.H. : Quels sont les métiers de la banque les plus concernés ou touchés par la révolution digitale ?   B. B. T.: La révolution digitale est un vent qui a soufflé sur tous les métiers de notre banque et ailleurs dans le Groupe, inter alia : • Les process opérationnels bancaires : traitement de valeurs, compensation, salle de marché, etc. • La relation client et le commercial : mise en place et développement de canaux digitaux et de plates-formes de banque à distance permettant l’interaction avec nos clients et la mise à disposition de services et produits bancaires «Any time, any where, any device». Je citerai à titre d’exemple les canaux GAB, Web, Mobile, Centre de relation Client, mailings, e-mailings, SMS que BMCE BANK et les autres composantes de son Groupe a investis • Les SI : serveurs, archivage, capacité de stockage, sécurité, Cloud, ... • Les RH : le mode de gestion interne de nos ressources en termes de communication, de workfows et de partage de l’information • La communication : mise en place d’une stratégie de communication fortement basée sur le

Online avec tous ses pendants : Communication digitale et online, réseaux sociaux, e-réputation, etc. • Réglementaire et compliance : mise en conformité de tous nos processus de traitement de l’information client sur les canaux pour répondre aux exigences des lois de protection du consommateur et des données personnelles. • Organisation : développement de compétences digitales au niveau de différents métiers de la banque, avec la mise en place d’une organisation davantage optimisée permettant à ces nouveaux métiers d’interagir entre eux et avec le reste de la banque. De nouveaux modes opérationnels et process sont en train d’être implémentés. • L’intelligence économique et la veille : digitalisation des outils de veille et de diffusion des différents documents et études produits par notre Centre d’intelligence économique.

F.N.H. : Quelle place occupe le digital dans la stratégie de votre banque ?  

B. B. T. : Au début des années 2000, le président Othmane Benjelloun a inscrit l’innovation technologique au sein de la planification stratégique de BMCE Bank. C’est dire la clairvoyance de cette vision qui a, en quelque sorte, anticipé la révolution digitale que nous connaissons aujourd’hui. Nous avons commencé par une refonte complète de notre système d’information, puis à développer progressivement les canaux digitaux et nos process. Depuis l’année dernière, un programme multicanal global, porté par la Direction générale, est en marche pour matérialiser cette ambition digitale et opérer une transformation digitale à 360° au sein de notre banque, puis de notre Groupe. La quasi-totalité des métiers de la banque est concernée. BMCE Bank a été la première banque à avoir créé une structure digitale avec une équipe spécialisée dans les différents métiers de cette nouvelle «nébuleuse». C'est le début d’un long cheminement dans un univers passionnant qui ne cesse d’évoluer et sur lequel les clients et autres partenaires deviendront de plus en plus exigeants.

Propos recueillis par Wadie El Mouden