- Colorado pâtit d’une concurrence déloyale dont la taille sur le marché est estimée à 20%.

- La société compte distribuer 100% de son résultat.

C’est sur un chiffre d’affaires de 547 millions de DH que Colorado a bouclé l’année 2017, en hausse de près de 3% par rapport à 2016. Une évolution en phase avec les prévisions du management et qui concerne toutes les familles de produits.

Selon Aboudihaj Lazrak, directeur des ventes de la société, cette progression est le fruit d’une hausse des travaux des ménages et est surtout le fait d’une politique commercial agressive.

«Nous récupérons les parts de marché de nos concurrents en difficulté», explique le management. Malgré cette hausse du volume d’affaires, l’entreprise a subi quelques pressions sur sa marge, qui n’a augmenté que de 1,2%, dues principalement à la flambée du prix du «dioxyde de titane», matière première stratégique pour l’entreprise.

«Petits charlatans»…

La contrefaçon est l’autre risque qui pèse actuellement sur l’activité de Colorado et qui préoccupe le management. «Aujourd’hui, il y a une accélération incroyable de la contrefaçon dans le secteur de la peinture», confie Abed Chagar, Directeur général de Colorado. La taille de l’informel représenterait près de 20% du marché, soit la même que celle de… Colorado.

«Ces petits charlatans qui vendent 20-30% moins cher que nous, prospèrent à notre détriment et au grand dam de l’économie formelle. Ils choisissent la facilité», a-t-il déploré.

«Nous avons plusieurs affaires en justice actuellement». Même l’OMPIC (Office marocain de la propriété industrielle et commerciale) est dans le viseur du fabricant de peinture. «Nous reprochons à l’OMPIC l’enregistrement de certaines marques comme Corlador ou encore Colrado», a-t-il déclaré. Chagar estime que l’Office n’a pas joué son rôle. «Nous risquons d’ester en justice contre l’OMPIC», a-t-il lancé.

100% de résultat à distribuer

Le résultat net de Colorado se chiffre à 50 millions de DH en 2017, en baisse de 3,8%. Si l’on neutralise l’effet de la reprise non courante enregistré en 2016 (4,8 MDH), le bénéfice net serait en hausse de 6,4% à 45,3 MDH.

L’entreprise a décidé de distribuer la totalité de son résultat (dividende unitaire de 4,25 DH). Le DG a indiqué que deux conditions sont nécessaires pour distribuer 100% du bénéfice net réalisé : un sous-endettement et une trésorerie disponible. D’ailleurs au niveau de la dette, elle reste sur des niveaux très faibles avec un taux de 9,7% à fin 2017. La trésorerie nette, elle, atteint 75,5 MDH et place plus de 58 MDH en produits monétaires.

En termes d’investissement pour l’année 2018, le management a souhaité rester discret. Il a mentionné tout de même que 60 MDH seront investis, après 50 MDH l’année écoulée. ■

Y.S