La devise américaine est sur un plus haut de 20 ans face à l’Euro et les autres monnaies ne font guère mieux, étant donné que le Dollar est soutenu
par le resserrement de la politique monétaire américaine.
Pour les pays importateurs, comme le Maroc, cela a un impact réel sur le coût de nos importations en Dollar et donc sur le pouvoir d’achat. Le Dirham a beaucoup baissé face au Dollar, dépassant le seuil des 10,25 MAD/USD pour la première fois depuis 2020, ce qui l’a ramené à un plus bas de 20 ans face au Dollar. En réalité, le Maroc doit rembourser 43 Mds de dirhams de dettes extérieures cette année. Sur ce montant, 17 Mds de dirhams sont sous forme d’eurobonds (dette de marchés libellée en Dollar). Les projections réalisées par le ministère des Finances montrent que cette tombée de 2022 est l’une des plus importantes à horizon 2030 aux côtés de celle de 2024 où le Royaume devra faire face à une tombée de 25 Mds de dirhams.
Comment rembourser cette dette ?
Le Trésor peut soit «Rouler la dette» en remboursant une dette arrivée à échéance grâce à un emprunt du même montant. Cela revient à emprunter à nouveau sur les marchés internationaux avec un risque quasi-certain d’emprunter plus cher car le Dollar s’apprécie et les taux de la FED également. Quand bien même la prime de risque serait intéressante, le coût additionnel d’un roulement est inévitable. L’autre moyen consiste à utiliser le marché intérieur de la dette et puiser dans nos réserves de change pour faire face à cette dette. Si techniquement cette solution est possible,elle aura des conséquences désastreuses en asséchant les liquidités sur le marché intérieur, ce qui se traduira par une hausse importante des taux et, de manière générale, du coût de l’argent.
L’Etat semble d’ailleurs se diriger vers la première option puisqu’une source au ministère des Finances avait déclaré à l’agence Bloomberg, en juin, que le Royaume pourrait vers la première option puisqu’une source au ministère des Finances avait déclaré à l’agence Bloomberg, en juin, que le Royaume pourrait lever jusqu'à 25 milliards de DH (soit 2,5 milliards de dollars) cette année sur les marchés internationaux. Toutefois, ce dernier doit encore décider de la taille, du timing et de la maturité de l'émission. Mais les traders sur le marché des taux sont quasiment indifférents à ces informations qui ne les ont rassurés qu’un court moment. Car depuis, le marché est anxieux et les taux montent relativement vite.