Après un mois de juin canon, qui a propulsé la croissance du crédit bancaire à plus de 6,2% en glissement annuel, le mois de juillet aura été beaucoup moins dynamique. L’encours du crédit bancaire s’est replié de 1,3% (-10,7 milliards de DH) au cours du mois précédent, portant l’encours global à 831,2 milliards de DH.
En dépit de cette contre-performance du mois de juillet, la progression du crédit bancaire demeure relativement bien orientée en glissement annuel, avec une progression de 5,8%, d’après les dernières données statistiques relatives au mois de juillet 2017 publiées par la Banque centrale.
Ce qui réjouira sans doute Bank Al-Maghrib, qui a fait de la relance du crédit bancaire pour financer l’économie nationale l’une de ses priorités, c’est que les crédits à l’équipement ne faiblissent pas. Mieux, ils continuent de progresser. Les concours à l’équipement se sont ainsi accrus de 0,7%, en glissement mensuel. Sur un an, la hausse est de 11,2% (9,4% à fin juin 2017). D’aucuns y voient le signe d’un certain regain de dynamisme de l’investissement au sein des entreprises
Les entreprises publiques se taillent la part du lion
Une analyse plus fine oblige à plus de nuances. Les prêts à l’équipement continuent certes de progresser, mais ce sont les entreprises publiques, que la Banque centrale intitule sociétés non financières publiques (c’est-à-dire les établissements publics type ONCF, etc.) qui profitent le plus des prêts des banques en général, et des prêts à l’équipement en particulier.
Les crédits aux sociétés non financières publiques ont en effet enregistré une hausse spectaculaire de 22,3% en glissement annuel (après 13,2% en juin 2017). Sur le seul mois de juin, 2,6 milliards de DH ont été distribués par les banques à ces entités publiques (9 milliards de DH depuis un an). La hausse des crédits à l’équipement destinés aux entreprises publiques est elle de 26% ! Les gros programmes d'investissement mis en place par plusieurs entités publiques expliquent cette tendance.
On ne peut pas en dire autant des prêts aux entreprises non financières privées, indicateur particulièrement suivi par la Banque centrale. Sur le mois de juillet, l’encours a baissé de 3,7 milliards de DH. La baisse est de 1,1% en glissement mensuel. En glissement annuel, on constate un ralentissement à 2,9% au lieu de 4,1% à fin juin 2017.
Notons que les prêts aux ménages affichent, eux, une hausse contenue à 3% en glissement annuel.
Crédit de trésorerie : retour en territoire rouge
L’embellie constatée en juin dernier pour les crédits de trésorerie ne s’est pas confirmée durant le mois de juillet. Après un bref passage en territoire vert, cette catégorie de crédit qui finance les besoins de financement à court terme repasse en territoire rouge. Au cours du mois de juillet, les facilités de trésorerie ont reculé de 3,4%, ramenant sa performance sur une année glissante à -0,8% (+1,7% à fin juin 2017). Le bon mois de juin n’aura donc été qu’une parenthèse pour cette catégorie de crédit en berne depuis plusieurs années.
Concernant les crédits immobiliers, la progression en glissement annuel se maintient à 3,9% (+4,9% pour les prêts aux acquéreurs de biens et +1,7% pour la promotion immobilière). Même pour les prêts à la consommation, dont la progression entre fin juillet 2016 et fin juillet 2017 se stabilise autour de 4,7%.
Créances en souffrance : le taux de sinistralité passe à 7,57%
L’encours des créances en souffrance s’établit à fin juillet 2017 à 63 milliards de DH, en augmentation de 2,8% en glissement annuel. Le taux de créances en souffrance ressort à 7,57% à fin juillet 2017. Il était de 7,38% à fin juin 2017, et de 7,76% à fin mai 2017.
A.E