Dans le rapport annuel 2016 de Bank Al-Maghrib, présenté samedi dernier devant le Roi Mohammed VI, Abdellatif Jouahri, Wali de la Banque centrale, a estimé qu’en termes d’attractivité, les réalisations de Casa Finance City (CFC) «sont restées en deçà des ambitions».
La Banque centrale souligne ainsi que «ces réalisations demeurent largement insuffisantes au regard des précieuses opportunités qu’offrent la stabilité de notre pays et son ouverture notamment sur le continent africain».
Rappelons que près de 120 entreprises ont déjà sollicité et obtenu le statut CFC. Les dernières en date sont M2M, Thomson Reuters, le japonais Marubeni ou encore le sud-africain EOH. Insuffisant, semble dire la Banque centrale.
Celle-ci a néanmoins rappelé que CFC, sept ans après son lancement, a réussi à se positionner sur la carte mondiale des places financières.
Le centre de Casablanca a intégré le classement GFCI (Global Financial Centers Index) en mars 2014 à la 61ème place sur 83 centres. Depuis, son positionnement s’est amélioré progressivement, pour atteindre le 30ème rang mondial sur 88, selon l’édition du mois de mars 2017, soit la première place au niveau du continent africain et la 3ème parmi les centres d’Afrique et du Moyen-Orient, derrière Dubaï et Abu Dhabi.
«CFC présente certes plusieurs atouts et a accompli d’importants progrès, mais reste pénalisé par certains facteurs d’ordre structurel liés à son environnement économique et institutionnel», analyse Bank Al-Maghrib.
Parmi les facteurs pénalisant de la place casablancaise, BAM cite l’environnement des affaires (corruption, liberté économique et efficacité du gouvernement), ou encore l’étroitesse et la faible liquidité du marché boursier.
La Banque centrale annonce que pour faire de CFC un instrument efficace d’appui à l’ouverture du Maroc sur le continent africain, un vaste chantier stratégique à l’horizon 2025 a été initié. Sa concrétisation requiert selon BAM «un statut juridique approprié avec des moyens humains et financiers adéquats».