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Bourse de Casablanca : la compensation, priorité du nouveau plan stratégique

Bourse de Casablanca : la compensation, priorité du nouveau plan stratégique

 

-Vers une activité de contrepartie.

- De nouvelles ambitions à horizon 2021.

 

C’est la priorité absolue des équipes de la Bourse de Casablanca, de ses actionnaires et des régulateurs : la société gestionnaire va se transformer en holding pour mettre en place une infrastructure intégrée de toute la chaîne de valeurs, du Trade au post-Trade.

Concrètement, la Bourse de Casablanca, qui bénéficie aujourd'hui d'un cadre réglementaire adapté et élargi, va s'ouvrir sur de nouveaux marchés comme les dérivés et de nouveaux instruments comme les Futures, les options et les ETF, dans le cadre de sa nouvelle feuille de route.

Mais la mise en place d'un marché à terme, et même les instruments au comptant, nécessiteront un opérateur qui assure la compensation et la contrepartie. Le dénouement continuera à être assuré par Maroclear.

 

Une contrepartie de confiance

 

L'idée de cette Chambre centrale de compensation (CCP) est d'assurer une contrepartie de confiance aux opérateurs. Elle sera une filiale de la holding Bourse de Casablanca. La centralisation de la gestion du risque crédit, opérationnel, de liquidité et d'activité réduit les coûts pour les opérateurs, puisqu'ils passent par un tiers de confiance.

Autre avantage : le risque systémique est transféré vers cette chambre qui, par des mécanismes d'appels de marges, peut neutraliser les risques.

D'ailleurs, Karim Hajji, DG de la Bourse de Casablanca, a expliqué en conférence de presse que les fonds propres actuels de la Bourse de Casablanca sont suffisants pour cette activité. Aucun effort supplémentaire ne sera demandé aux actionnaires qui viennent de mettre 400 MDH sur la table.

Pour Hamid Tawfiki, président du Conseil d'administration de la Bourse, cela apporte plus de transparence au marché et le hisse aux standards internationaux.

Hajji table également sur une minimisation de la consommation de capital réglementaire pour les institutions financières qui passent par cette Chambre : «Sur d'autres marchés, une pondération en fonds propres de 2% est demandée si la contrepartie est une Chambre de compensation, contre 20% dans les opérations hors chambres», a-t-il expliqué.

Le patron de la Bourse n'a pas caché son désir de voir Bank Al-Maghrib instaurer une règle similaire pour rendre cette activité crédible et utile. Le management de la Bourse a déclaré que sa conviction et celle de ses actionnaires est de lancer une CCP multiclasse d'actifs, capable de traiter à la fois le cash et les dérivés.

La législation doit maintenant permettre d'élargir les activités de cette Caisse de compensation aux opérations au comptant sur le marché boursier (actions et obligations) ainsi que sur le marché de gré-à-gré (OTC), et ce avec l'amendement de la loi 42-12. Des incitations doivent être mises en place également pour pousser les acteurs à aller sur la CCP.

Le rapport de 1/10 en termes d'exigence en fonds propres, avancé par Karim Hajji, est une idée qui est revenue durant le débat. L'amendement de la loi sur le prêt/emprunt de titres peut aussi favoriser cette Chambre, en plus de rendre le marché actions plus liquide.

 

Une vision globale

 


Voir >  Bourse de Casablanca : De nouvelles ambitions avec la nouvelle feuille de route (vidéo)


 

La Bourse s'est dotée d'un plan stratégique à l'horizon 2021 qui a été présenté à la presse, que Tawfiki appelle «la Bourse 2.0». Dénommé «Ambition 2021», il mobilise toutes les parties prenantes (autorité de tutelle, régulateurs et professionnels du marché), avec trois objectifs : construire une infrastructure performante avec cette chambre de compensation, mieux contribuer au financement de l’économie et faire rayonner la Bourse de Casablanca avec la cotation des titres étrangers, l’amélioration de la connectivité avec les marchés financiers internationaux, la création d’un fonds 100% Afrique et le déploiement du programme Elite en Afrique de l’Ouest et Centrale. Sur ce point, une première cohorte a été d'ailleurs lancée en Côte d'Ivoire lundi. ■

 


Le cadre réglementaire doit suivre

Le marché des capitaux doit passer d'un marché de titres à un marché de risques, avec des segments spécifiques à chaque type de risque et une gamme complète de produits qui couvrent l'ensemble des risques pertinents. Mais, pour cela, le temps des réformes doit s’accélérer pour coller au temps des ambitions et des marchés. Pour Tawfiki et Hajji, la création du Comité du marché des capitaux, présidé par le ministre des Finances, est un signal encourageant.

Autre élément avancé : depuis la démutualisation de la Bourse en juin 2016, le Conseil d'administration s'est réuni 10 fois pour avancer rapidement sur les projets.


 

 

Par A. Hlimi

 

 

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