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PLF 2025 : Cap sur l'Etat social et la consolidation économique

PLF 2025 : Cap sur l'Etat social et la consolidation économique

La ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, a présenté,  ce 19 octobre 2024 devant le Parlement, le projet de Loi de Finances pour l'année 2025. Dans un contexte international incertain, marqué par des tensions géopolitiques et des crises climatiques récurrentes, ce budget s'attache à renforcer les bases de l'État social tout en préservant la soutenabilité des finances publiques.


Fettah a ainsi rappelé que l'économie marocaine a fait preuve de résilience, avec une croissance estimée à 3,3 % pour l'année 2024.

Cette performance s’explique en partie par la dynamique des secteurs non agricoles, ainsi que par des efforts soutenus du gouvernement pour contrôler l’inflation, réduite à 1,1% à fin août grâce à une intervention ciblée sur les intrants agricoles.

Cependant, l'environnement international reste source d’incertitudes. Les crises géopolitiques et les perturbations climatiques continuent de peser sur les perspectives de croissance mondiale, attendue à seulement 3,2 % en 2024.

 

Les quatre axes structurants du PLF 2025

Le projet de Loi de Finances 2025 repose sur quatre axes prioritaires : le renforcement de l’État social, la dynamisation de l’investissement et de l’emploi, la poursuite des réformes structurelles et la préservation des équilibres macroéconomiques.

 

     * Renforcement de l’État social
La première priorité du budget 2025 est la généralisation de la protection sociale et l’extension de la couverture médicale de base. A ce titre, la ministre a mis l'accent sur l'achèvement du chantier de l'Assurance maladie obligatoire et la poursuite du programme d’aide sociale directe, qui bénéficie désormais à 4 millions de ménages. Ce volet inclut également la poursuite de la réforme des systèmes de santé et d’éducation, ainsi que des actions spécifiques pour soutenir les zones touchées par les récentes catastrophes naturelles, telles que le séisme d’Al Haouz et les inondations dans le sud-est du Royaume.

 

     * Dynamisation de l’investissement et de l’emploi
La consolidation de l’investissement privé et public demeure une priorité stratégique. Dans le cadre de la Charte de l’investissement, des efforts seront faits pour améliorer le climat des affaires et accélérer l’approbation des projets. Des secteurs porteurs comme l’hydrogène vert et les énergies renouvelables continueront à être privilégiés, tandis que la gestion des ressources hydriques sera érigée en priorité absolue, avec la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation.

L’accent sera également mis sur la préparation des infrastructures pour la Coupe du Monde 2030, événement dont le Maroc sera l’un des co-organisateurs. En parallèle, il sera procédé à la mise en œuvre d’une Feuille de route concrète pour la promotion de l’emploi.

 

     * Poursuite des réformes structurelles
Le gouvernement met un point d’honneur à accélérer la modernisation des institutions judiciaires, notamment avec la généralisation des tribunaux de famille et la transformation digitale des services publics.

La régionalisation avancée figure également parmi les priorités, tout comme la réforme des établissements et entreprises publics pour améliorer leur efficacité et renforcer leur gouvernance. Enfin, le projet de Loi de Finances introduira des ajustements dans le cadre de la réforme fiscale, en s’assurant que les finances publiques continuent de soutenir les grands chantiers de développement.

 

     * Préservation des équilibres macroéconomiques
La quatrième priorité est la stabilisation des finances publiques. Le gouvernement prévoit de réduire le déficit budgétaire tout en créant les marges financières nécessaires pour faire face aux risques futurs. L'objectif est de ramener le taux de croissance à 4,6 % en 2025, tout en maintenant l’inflation à 2%.

Malgré les défis, la vision de ce PLF 2025 est claire : bâtir un Maroc plus inclusif, plus résilient, mieux intégré dans l’économie mondiale, tout en consolidant la souveraineté économique du Royaume. Ce projet est certes ambitieux, mais la question qui reste en suspens est de savoir si la croissance attendue de 4,6% en 2025 pourra réellement se matérialiser. Car entre les tensions géopolitiques internationales qui se multiplient et une croissance principalement tirée par l’agriculture qui, elle-même, est malmenée par le déficit pluviométrique, cette ambition pourrait fort bien être compromise.

 

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