Pour certains chefs d’entreprise, la décision de proroger l'amnistie sociale est de nature à soulager un tant soit peu la trésorerie des TPME concernées.
Par M.Diao
Le nombre record d’entreprises défaillantes projeté (autour de 11.000 en 2021) et la surabondance des sociétés dites «zombies» (90.000) montrent la situation difficile que traversent bon nombre de PME marocaines. Force est d’admettre qu’il faudra du temps pour que l’ensemble du tissu économique, composé à plus de 90% de TPME, se remette de la crise liée à la pandémie, qui joue les prolongations.
C’est dans ce contexte en proie à plusieurs incertitudes sur les plans économique et sanitaire qu’a été actée la décision de proroger l'amnistie sociale en faveur des entreprises redevables à la CNSS. Et ce, lors du dernier Conseil d'administration (CA), présidé par la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui. Pour rappel, concrètement, il a été décidé de prolonger le délai requis pour bénéficier des deux nouvelles décisions ministérielles d’amnistie, destinées aux entreprises redevables à la caisse nationale. Pour la période antérieure à juin 2020, les entreprises concernées bénéficieront d'une remise totale des majorations de retard, astreintes et frais de recouvrement relatifs aux créances dues à la CNSS jusqu'à fin décembre 2022.
Pour la deuxième décision relative aux créances de l’exercice 2016 et antérieurs, la période d’amnistie a également été prolongée jusqu'à fin décembre 2022 avec, à la clef, deux nouveaux taux de remise (60% et 90%) en fonction de la durée de paiement. Ahmed Elazraq, CEO de l’entreprise technologique GTEL, salue les deux décisions ministérielles. «Il s’agit d’une bonne nouvelle pour les TPME, dont plusieurs ont été fragilisées financièrement par le contexte pandémique», se réjouit l’entrepreneur. Et d’ajouter : «Les décisions prises à l’issue du C.A de la CNSS doivent être considérées comme d’importants efforts consentis par l’Etat et la Caisse, puisqu’ils doivent relever le défi de la généralisation de la couverture sociale et médicale. Un chantier dont le financement nécessite plusieurs milliards de DH».