Usine PSA Maroc : «Nous ciblons 80% d’intégration locale»

Entretien Remi Cabon PSA MAROC

 

Les engagements de PSA vis-à-vis de l’Etat et vice versa ont été tous tenus. Pour Rémi Cabon, Directeur général de PSA Maroc, avec le lancement des écosystèmes, le Maroc donne plus de visibilité et d’assurance aussi bien aux constructeurs automobiles qu’aux équipementiers. Entretien.

 

 

Finances News Hebdo : Le Maroc a mis en place un Plan d'intégration industrielle (PAI) qui a mis l’accent sur les écosystèmes. Dans quelle mesure ces derniers accompagnent-ils les industriels automobiles dans l’aboutissement de leurs projets ?

 

Rémi Cabon : Les écosystèmes lancés par l’Etat pour accompagner les investisseurs dans ce secteur sont très significatifs. Pour la simple raison que la compétitivité des constructeurs est liée non seulement à leurs propres performances, mais également à la possibilité d’avoir leurs équipementiers et sous-traitants à proximité. Donc, le fait d’avoir mis un cadre avec les écosystèmes permet de rassurer ces derniers. Mais pas seulement, puisque ce cadre représente également des mesures concrètes d’incitation et d’accompagnement qui permettent à ces industriels de boucler des business Keys et de prendre la décision de s’installer au Maroc.

 

F.N.H. : Pour augmenter la part de l’industrie dans le PIB national, l’Etat a pris plusieurs engagements aussi bien financiers qu'en termes d’accompagnement dans le cadre des contrats de performance. Ces engagements ont-ils été honorés ?

 

R. C. : Je ne suis pas en mesure de répondre sur les engagements pris entre l’Etat et la filière automobile. Par contre, pour ceux pris par PSA vis-à-vis de l’Etat et vice versa, je peux dire qu’à l’heure actuelle, ils ont tous été tenus. C’est le constat relevé par l’instance de suivi (comité stratégique) qui se réunit périodiquement pour suivre l’état d’avancement du projet. Je tiens à rappeler que pour PSA, il s’agit de démarrer l’usine avec un taux de pénétration locale de 60% et de réaliser 600 millions d’euros de sourcing en 2020, avec une cible d’un milliard d’euros. Pour l’Etat, il s’agit de mettre en place des mesures d’accompagnement pour nos fournisseurs à travers des écosystèmes, notamment pour le foncier, les infrastructures…

 

F.N.H. : Vous avez annoncé que vous envisagez d’aller au-delà des engage­ments fixés en matière d’intégration locale, à savoir 100% au lieu de 80%. Comment comptez-vous y arriver ?

 

R. C. : En fait, il s’agit d’une méthode qui consiste pour nous à viser 100% et à étudier au cas par cas la nature des pièces que nous ne sommes pas en mesure d’intégrer immédiatement. Notre cible est d’atteindre les 80%, mais pour y arriver, notre démarche est d’y parvenir par le haut et non par le bas. En d’autres termes, nous ne comptons pas rajouter progressivement des pièces au fur et à mesure que nous en évaluons la productivité, mais raisonner globalement sur tous les composants qui constituent une voiture et le cas échéant, renoncer à intégrer certaines pièces dans un premier temps. C’est le cas des cartes électroniques des voitures qui seront importées au démarrage de l’usine. Leur intégration au Maroc viendra certainement par la suite, ce qui permettra de rajouter quelques points au taux d’inté­gration.

 

F.N.H. : Estimez-vous que tous les éléments sont réunis pour pouvoir atteindre vos objectifs en matière d’intégration ?

 

R. C. : En ce qui concerne les infrastructures, les travaux au niveau de la zone industrielle de Kénitra «Atlantic Free Zone», à savoir les travaux routiers, de raccordement électrique, de gaz naturel…, sont en exécution.

Sur le plan de la formation aussi, nous avons signé un partenariat avec l’Institut de forma­tion aux métiers de l'industrie automobile de Kénitra (IFMIA) pour disposer des ressources humaines. Je peux donc dire que tous les acteurs sont aujourd’hui alignés pour accompagner notre projet.

 

F.N.H. : La mise en service de l’usine est prévue pour 2019. Avez-vous identifié les équipementiers avec lesquels vous envisagez de collaborer ? Dans ce cas, quel est le pourcentage atteint ?

 

R. C. : Effectivement, nous avons identifié certains équipementiers, mais nous leur laissons le soin de communiquer sur leurs installations. Aujourd’hui, nous sommes à 80% de la valeur de la voiture sur lesquels nous avons déjà choisi nos partenaires. ■

 

 

 

Propos recueillis par L. Boumahrou

 

 

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