Urbanisme et habitat: une nouvelle politique pour répondre aux besoins du NMD

Urbanisme et habitat: une nouvelle politique pour répondre aux besoins du NMD

Elle sera basée sur une large concertation avec tous les acteurs concernés.

Objectif : combler les dysfonctionnements des stratégies précédentes.

 

Par C. Jaidani

Le Maroc a connu ces dernières années un essor socioéconomique remarquable, engendrant une expansion urbanistique de taille. Pour accompagner cette évolution, l’Etat a impulsé différents programmes dont l’objectif majeur est de renforcer le parc de logements, des zones d’activité, industrielles ou de logistique. La politique publique dans ce domaine se basait essentiellement sur les plans d’aménagement, les schémas directeurs de développement urbain et autres documents d’urbanisme.

Cette stratégie a donné des résultats probants en matière de déficit d’habitat. Mais, au fil des ans, elle a montré de nombreuses limites et des dysfonctionnements qu’il faut combler. C’est pour cette raison que le gouvernement a lancé un dialogue national sur l’Urbanisme et l’Habitat. Outre les élus, tous les autres acteurs concernés par cette initiative ont été associés pour concevoir une feuille de route concertée, prenant en considération tous les avis, notamment ceux des architectes, notaires, adouls, géomètres-topographes, promoteurs, aménageurs, …

S’exprimant devant la Commission de l'intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, Fatima-Zahra Mansouri, ministre de tutelle, a souligné que «notre pari, à travers toutes ces étapes de concertation, est d’assurer la participation effective et responsable de tous les Marocains. L'intensification de la transformation urbaine avec l'accélération des grands projets structurants lancés par SM le Roi, ainsi que la régionalisation avancée et le déploiement du nouveau modèle de développement, exigent une nouvelle approche pour la conception et la mise en œuvre d’une politique publique rénovée et audacieuse».

Lors de cette réunion, les membres de ladite Commission ont présenté les problématiques et émis des recommandations afin de surmonter la situation actuelle sur la base d'une approche participative, consultative et convergente. «L’habitat et l’urbanisme sont un secteur stratégique qu’il faut développer en prenant en considération l’avis de toutes les parties impliquées. Il est essentiel de lancer une nouvelle politique plus innovante en phase avec son temps, en adoptant de nouveaux modèles de gouvernance, en rupture totale avec les approches ayant montré leurs limites. Le but étant d’encourager l’investissement, de créer de la richesse et de l’emploi et garantir l’équité territoriale», souligne Hicham Elm’hajri, président du groupe parlementaire du PAM.

Pour sa part, Abdenbi Aidoudi, du Mouvement populaire, a affirmé qu’«il est temps de donner plus d’importance au monde rural puisque l’essentiel de la politique de l’habitat et de l’urbanisme du Maroc est à vocation urbaine. Cela devrait réduire l’exode rural et améliorer le cadre de vie dans ces régions». Pour rappel, les rencontres régionales du Dialogue de l’urbanisme et l’habitat ont réuni plus de 4.000 participants et ont connu un grand succès, grâce à une participation active des acteurs locaux représentant les secteurs ministériels concernés, les Institutions publiques, les élus, les professionnels, les experts et les représentants de la société civile. «Nous espérons que les concertations puissent atteindre les objectifs tracés et établir un programme de développement des espaces ruraux et urbains inclusifs et résilients», souligne Adib Essam, président de l’Ordre régional des architectes de Rabat-Salé Kénitra.

Les zones urbaines sont aujourd'hui des espaces de vie pour près des deux tiers de la population dans 365 villes et centres urbains. Ce taux devrait atteindre environ 75% d'ici 2030 et contribuera à 75% du PIB, 70% des investissements et employer 43% de la population active dans un territoire qui ne dépasse pas 2% du total de la superficie du pays. Dans ce contexte, l'État œuvre à renforcer les villes intermédiaires qui regroupent 5,7 millions de personnes dans une soixantaine de villes, pour gagner le pari de redistribuer les systèmes économiques formés par les grandes villes, et alléger les charges qui pèsent sur elles. 

 

 

 

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