Finances News Hebdo : La région se positionne de plus en plus comme une destination clé pour les événements MICE (Meetings, incentives, conférences, exhibitions). Quels sont les facteurs qui font de Casablanca-Settat un choix attractif pour ce secteur ?

Othmane Chérif Alami : Le CRT de Casablanca-Settat, en partenariat avec l’ONMT, Casa Events et Animation et la région ont soigneusement planifié cette première édition du MICE Meeting pour l’année 2024. Nous y sommes enfin. La participation de plus de 55 exposants confirme un réel besoin du business à Casablanca et dans l’ensemble de la région. En effet, la particularité de ce salon réside dans le fait que seuls les exposants de la région ont été admis. Bien entendu, toutes les entreprises habituées à consommer du MICE sont présentes, prêtes à rencontrer de nouveaux partenaires, à nouer des liens et à négocier des contrats pour 2025. Ce qui rend la région exceptionnelle en matière de MICE, c’est qu’elle offre encore tant à découvrir, avec 75% de son territoire en zone rurale, des expériences inédites et fascinantes.

De ses lacs, barrages, fleuves, à plus de 220 kilomètres de côtes balnéaires de Oualidia à Bouznika, en passant par des villages pittoresques, des forêts majestueuses comme celles de Benslimane et Bouskoura, la région regorge de richesses naturelles. A cela s’ajoutent bien évidemment le patrimoine, l’authenticité et l’hospitalité de ses citoyens. Casablanca-Settat, malgré son cosmopolitisme, conserve une identité unique et une atmosphère particulière. Outre cela, nous voyons l’émergence de nouveaux hôtels  : une hôtellerie de luxe est en préparation, en plus de l’ouverture prévue de nouveaux restaurants animés qui viendront redynamiser l’offre locale. Après plus de cinq ans de collaboration avec divers partenaires, le CRT est désormais prêt à positionner Casablanca-Settat comme une véritable destination touristique. Le MICE Meeting est aujourd'hui un rendez-vous incontournable du tourisme d’affaires, où la région est mise en avant avec ses petites et très petites entreprises qui proposent des expériences uniques plébiscitées par les clients.

F.N.H. : Avec la co-organisation du Mondial 2030 et Casablanca comme ville hôte, le potentiel pour le tourisme sportif est immense. Quelles initiatives sont prises pour développer le tourisme sportif dans la région, en vue de cet événement ?

O. C. A. : En effet, nous sommes porteurs de propositions et assurons une veille stratégique en marketing territorial, avec la responsabilité d’accompagner la communication, la promotion et la commercialisation des produits existants. Ainsi, il est évident que dans le cadre de nos travaux et de notre veille stratégique, nous allons approfondir l’étude des opportunités de création d’entreprises autour du sport et du tourisme. Les autorités sont pleinement engagées dans cette démarche, et le ministère du Tourisme l’a intégrée dans ses dispositifs d’investissement et de financement. Nous sommes conscients que le sport représente un levier exceptionnel pour renforcer l’image et la visibilité de Casablanca-Settat. Nous avons la chance d’avoir deux grands clubs, à savoir le WAC et le Raja, et nous avons la conviction qu’à l’horizon 2030, nous serons en mesure d’organiser de grands tournois de football, incluant des équipes portugaises, espagnoles, et probablement deux équipes invitées d’Afrique.

Ce serait l’ambitieux «Tournoi Casablanca-Settat Cap 2030». D’autres disciplines sportives ne doivent pas être sousestimées, telles que le cyclisme, l’athlétisme, sans oublier le marathon de fin octobre, que monsieur le Wali soutient avec ferveur pour en faire l’un des plus grands marathons d’Afrique. Une dynamique extraordinaire est en marche, et le sport s’avère être l’un des vecteurs les plus mobilisateurs pour engager l’ensemble des citoyens de la région, attirer les investisseurs et dynamiser l’écosystème local, générant chiffre d’affaires, valeur ajoutée et professionnalisation dans les secteurs où sport et tourisme se rejoignent. De grands projets d’infrastructures sont en cours pour soutenir de manière indispensable le développement régional. Il est impératif de construire un grand palais des congrès, de réhabiliter le complexe Al Amal pour accueillir de grands tournois de tennis et de créer une dizaine de clubs sportifs avec des installations pour le football, l’athlétisme et le parasport. Ces investissements conséquents nécessitent une réflexion approfondie sur le business model post-événement : comment financer, rentabiliser et pérenniser ces infrastructures. Ainsi, la mise en place de partenariats public-privé demeure indispensable.

F.N.H. : La région Casablanca-Settat aspire à accueillir à l’horizon 2030, 6 millions de touristes. Que pouvez-vous nous dire par rapport à cet objectif ?

O. C. A. : 3 millions est le chiffre proposé comme objectif pour les visiteurs internationaux, qu'il s'agisse de voyageurs d'affaires, de touristes en quête de loisirs, de city breaks ou d'autres segments. Pour atteindre les 3 millions de visiteurs supplémentaires, nous comptons notamment sur les croisiéristes grâce au nouveau terminal dédié, ainsi que sur les touristes nationaux. Bien que cela ne soit pas encore validé, nous espérons qu'à l'horizon 2030, les aéroports de Benslimane et de Mohammed V pourront accueillir des compagnies low-cost, ce qui permettrait d'attirer un million de touristes étrangers supplémentaires le temps d'un week-end.