Systèmes bancaires : le Maroc en phase avec les recommandations de la Banque mondiale

Systèmes bancaires : le Maroc en phase avec les recommandations de la Banque mondiale

En adoptant les meilleures pratiques internationales, le Maroc pourrait non seulement consolider son système bancaire, mais aussi s’imposer comme un modèle de résilience dans un environnement économique mondial en pleine mutation.

 

Par Désy M.

Le dernier rapport de la Banque mondiale, intitulé «Finance and Prosperity 2024», met en avant les risques croissants qui menacent les économies émergentes, dont le Maroc. Face à ces défis, l'institution internationale propose une série de recommandations visant à renforcer la résilience des systèmes bancaires, essentiels pour garantir une trajectoire de développement durable. Alors que le Royaume est confronté à des défis économiques et climatiques sans précédent, ces recommandations pourraient bien être la clé d'un avenir économique plus sûr et plus durable pour le pays. La Banque mondiale plaide pour un renforcement des filets de sécurité financiers, une intensification des tests de résistance bancaires et une meilleure coordination entre les autorités.

Parmi ces mesures, l'accent est mis sur la nécessité de coordonner les réponses des autorités financières et gouvernementales en cas de crise, afin de garantir la stabilité du secteur bancaire. Dans ce rapport, le Maroc est reconnu parmi les pays dont le secteur financier se caractérise par la résilience et la stabilité au sein de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Mais, les réformes mises en place pour renforcer les filets de sécurité financiers sont encore loin d'être optimales. La coordination interinstitutionnelle, indispensable pour une réaction rapide en période de crise, est en cours de développement et nécessite des ajustements supplémentaires.

La Banque mondiale souligne également les efforts louables des banques marocaines pour intégrer les risques climatiques dans leurs analyses. Sous l'impulsion de Bank Al-Maghrib, des tests de résistance basés sur des modèles climatiques et macro-financiers ont été réalisés, évaluant l'impact des sécheresses et inondations sur le secteur bancaire. Ces tests ont révélé que malgré les défis environnementaux, les risques climatiques pour les banques marocaines restent faibles, tant sur le plan physique que lors d'une transition énergétique.

Concernant la transparence, la divulgation des expositions des banques à la dette publique reste insuffisante. Cette faiblesse structurelle expose les banques à des risques systémiques si une crise de la dette souveraine survient. Il est donc primordial de renforcer les exigences en matière de divulgation pour améliorer la discipline de marché. Sur un échantillon de 50 pays, représentant 93% du total des actifs bancaires dans les économies émergentes et en développement, l'enquête de la Banque mondiale révèle que 30% des secteurs financiers des économies émergentes seront exposés à des risques importants dans les 12 prochains mois.

La dépendance croissante des banques à la dette publique constitue une vulnérabilité particulièrement préoccupante dans un contexte de dégradation des finances publiques. La modernisation technologique, pourtant essentielle, reste à la traîne dans plusieurs pays. Pour le Maroc, l’adoption complète de ces réformes renforcera non seulement la résilience du système bancaire marocain, mais également sa capacité à attirer des investissements internationaux et à jouer un rôle clé dans le développement durable du pays. Les acteurs financiers, en collaboration avec les autorités, doivent saisir cette opportunité pour adopter les meilleures pratiques internationales. Cela permettrait au pays de consolider ses acquis économiques et d'assurer une stabilité durable, tout en demeurant un modèle de résilience pour les autres marchés émergents. 

 

 

 

 

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