Ressources hydriques: Ça ne coule plus de source

Ressources hydriques: Ça ne coule plus de source

Le Maroc traverse une situation hydrique très difficile. En raison du changement climatique, il est exposé à des vagues de sécheresse de plus en plus fréquentes, avec une période 2018-2022 considérée parmi la plus sèche de tous les temps. Ce qui a conduit à une diminution drastique de la quantité moyenne d'eau par habitant, estimée à 620 mètres cubes. «Elle devrait diminuer à 560 mètres cubes en 2030 en raison de la croissance démographique, après avoir été d'environ 2.560 mètres cubes dans les années soixante.

Dans certaines régions, elle atteint 1.000 mètres cubes et dans d'autres, elle ne dépasse pas 100 mètres cubes», selon le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch. Cette situation alarmante justifie amplement la mise en place de la Stratégie nationale de l'eau et le déploiement de plusieurs mesures d’urgence. De même, le gouvernement va accélérer la mise en œuvre des grands axes du Programme d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027. Ainsi, le montant des investissements programmés a été porté de 115 à 150 Mds de DH. Parallèlement, il a été décidé de faire la chasse au gaspillage et de mieux rationaliser l’utilisation de l’eau.

C’est pourquoi, le 18 juillet courant, un rapport parlementaire a appelé à revoir l'arsenal juridique qui encadre, de façon directe ou indirecte, la question de l'eau. Il comprend un ensemble de recommandations concernant les aspects juridiques, de contrôle et de gouvernance, ou encore, ceux liés à la valorisation des ressources en eau et à la dimension prospective des politiques publiques. Il préconise, entre autres, la révision de l'exception au régime de concession d'eau à usage agricole dans les zones agricoles développées totalement ou partiellement par l'Etat, notamment les dispositions de l'article 33 de la loi n° 36.15 relative à l'eau.

Le rapport insiste sur la nécessité de reconsidérer la création d'espaces verts en prenant en compte le climat local, en sécurisant l'utilisation de l'eau traitée pour l'irrigation et en développant des aménagements permettant de relier différentes sources d'eau pour renforcer leur sécurité et efficacité. Il appelle également à prendre des décisions strictes pour limiter les cultures qui épuisent les ressources en eau en dehors de la logique des équilibres financiers du budget public. Bref, le changement climatique que subit aussi le Maroc impose un changement radical de paradigme dans notre rapport à l’eau. Car, à côté des moyens déployés par l’Etat pour faire face au déficit hydrique, il faut également un engagement responsable de toute la collectivité pour gérer et rationaliser au mieux les ressources en eau. 

 

Par D. William

 

 

 

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