Le Maroc peut bénéficier de la coopération bilatérale ou multilatérale pour décrocher des dotations budgétaires.
Les programmes donnent plus d’intérêt aux startups et aux secteurs les plus réceptifs à l’innovation.
Par C. Jaidani
Le budget alloué au Maroc pour la R&D ne dépasse pas les 0,75% du PIB. Malgré les efforts déployés, il est nettement en deçà de celui des pays développés. Comparé à des pays émergents, le Royaume est à la traine. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a préconisé de porter ce budget à 3% du PIB à l’horizon 2030. Toutefois, force est de constater que ce budget émane en grande partie du secteur public, alors que le secteur privé ne participe qu’à hauteur de 30,2% des ressources totales au niveau national. Dans certains pays comme la Malaisie ou la Tchéquie, les entreprises assurent plus de 65% des dépenses nationales dédiées à la R&D. Pour remédier à ce retard, le Maroc a investi la coopération bilatérale et multilatérale qui propose des dispositifs de financement dédiés aux entreprises.
A cet égard, un atelier a été organisé à Casablanca sur les opportunités offertes aux entreprises marocaines pour financer des projets de R&D et d’innovation dans le cadre de programmes européens (Horizons Europe et Prima). «Ces sources de financement permettent d’augmenter les activités commerciales de startups dans les technologies numériques et de l’innovation, notamment l’intelligence artificielle, l’informatique avancée, la cybersécurité, l’Internet de nouvelle génération, les technologies vertes, les technologies agricoles et les technologies financières», souligne Hamid Bouabid, directeur de la recherche scientifique et de l’innovation au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.
Il faut noter également que les fonds alloués assurent une meilleure connexion des startups, y compris celles soutenues par l’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT). Ces outils offrent la possibilité aux entreprises d’augmenter leurs capacités pour promouvoir les solutions technologiques développées par des startups numériques innovantes, financées par l’UE avec des opportunités d’investissement et de croissance en collaboration avec d’autres initiatives. S’agissant des groupes cibles, Bouabid a affirmé que «les financements concernent les startups établies dans des pays ou des régions dits «innovateurs modérés ou émergents, les jeunes entreprises dirigées par des femmes, les créateurs d’écosystèmes de startups, les organisations de business, les capitauxrisqueurs, les clusters et les accélérateurs incubateurs».
Tous les secteurs orientés vers l’innovation sont concernés, notamment les activités pour lesquelles le Maroc veut donner une nouvelle impulsion, comme les nouveaux métiers mondiaux du Maroc. L’agriculture bénéficie elle aussi d’une attention particulière. Dans ce cadre, Anas Chokairi, directeur de la recherche scientifique au département de tutelle, a donné un aperçu sur les domaines qui sont éligibles à la R&D. Ils ont trait à la gestion de l’eau, du système agricole ou de la chaîne de valeur de l’agroalimentaire.
«Pour la gestion de l’eau, différents axes sont ciblés, comme la disponibilité et la qualité des ressources en eau dans les bassins versants, les technologies et pratiques de l’irrigation, l’utilisation des ressources alternatives de l’eau. Les piliers du programme visent notamment l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques, le développement des agroécosystèmes durables et productifs, la prévention des maladies animales et végétales, le développement des systèmes d’exploitation capables de générer des revenus et créer des emplois, et la contribution à un développement territorial équilibré».