Programme du gouvernement : Que de généralités pour l’habitat !

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Le secteur de l’habitat figure bien dans la feuille de route du programme gouvernementale, mais les mesures annoncées sont généralistes et ne précisent pas dans le détail comment l’Exécutif compte s’y prendre pour atteindre les objectifs annoncés.

 

Il ressort de la déclaration gouvernementale présentée devant le Parlement que 800.000 logements devraient être créés d’ici 2021.

«C’est une cadence de 160.000 logements par an qui ne peut, dans le contexte actuel, être réalisée du fait des baisses de la demande, des mises en chantier et aussi d’un essoufflement du modèle dédié à l’habitat économique qui doit être revu de fond en comble», souligne Mohamed Alaoui, expert en immobilier.

Selon l’avis de plusieurs spécialistes, le concept du logement social est typiquement technique. Il est basé sur un minimum de produits à offrir, alors que dans d’autres pays différents critères sont pris en considération. Il est temps de penser à un nouveau modèle qui tienne compte des spécificités et des contraintes de chaque ville.

Dans son volet relatif à l'accès des catégories indigentes et moyennes à un habitat décent, contenu dans l'axe du renforcement du développement humain et de la cohésion sociale et spatiale, le programme gouvernemental vise également à traiter 50% des cas de 120.000 familles vivant dans des bidonvilles.

«La lutte contre les bidonvilles ne peut se faire uniquement par la politique du relogement et du recasement qui a montré ses limites. C’est un échec total dans certaines villes comme Casablanca et Rabat. Elle n’a fait dans certains cas qu’empirer la situation, avec l’apparition d’individus qui veulent bénéficier du programme «villes sans bidonvilles», même s’ils ne sont pas éligibles. Les objectifs dans ce domaine ne seront pas atteints. Il faut lancer une approche intégrée regroupant tous les départements concernés, notamment l’Habitat, l’Intérieur et l’Agriculture, et lutter d’abord contre l’exode rural», explique Alaoui.

S’agissant de l’habitat insalubre, les mesures gouvernementales prévoient la mise à niveau urbaine des quartiers illégaux, en vue d'améliorer les conditions de vie de plus de 200.000 familles, outre l’engagement de traiter 37.000 constructions menaçant ruine et l'activation du rôle de l'Agence nationale de renouvellement urbain et de réhabilitation des habitations menaçant ruine.

«C’est une véritable bombe à retardement. Sous l’effet de la croissance démographique des villes, la hausse des prix de l’immobilier, les ménages optent pour la surélévation de leur maison, surtout dans les quartiers populaires et les médinas. De ce fait, ces soi-disant immeubles ne sont pas entretenus et risquent de s’effondrer à tout moment. L’ancien gouvernement avait annoncé un budget de 7 Mds de DH pour remédier à cette problématique. Une promesse non tenue. En définitive, les projets programmés et l’enveloppe mobilisée restent très limités», affirme Alaoui. ■

 

C.J

             

 

La classe moyenne toujours marginalisée
Actuellement, le dispositif mis en place au profit de la classe moyenne ne permet pas de trouver un produit en corrélation avec son pouvoir d’achat, alors que cette catégorie sociale, estimée à 53% de la population, exprime un besoin annuel d’environ 30.000 unités. Malgré la forte demande, ce type d’habitat, tel que conçu par l’Etat, est boudé par les promoteurs, qui ne trouvent pas assez de marge. L’effet des incitations fiscales étant limité, la mobilisation du foncier public pourrait dynamiser le segment.

 

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