Agent immobilier : «Les professionnels ont besoin de données précises pour se projeter»

Agent immobilier : «Les professionnels ont besoin de données précises pour se projeter»

Le projet de loi sur le statut d’agent immobilier bientôt dans le circuit législatif. Les infrastructures de base ont un effet important pour soutenir l’essor urbanistique. Entretien avec Mohamed Lahlou, président de l’Union des agents immobiliers de la région Casablanca-Settat.

 

Propos recueillis par C. Jaidani

Finances News Hebdo : Où en est le projet de loi concernant le statut d’agent immobilier ?

Mohamed Lahlou : Ce projet de loi est déposé depuis 2014 au secrétariat général du gouvernement (SGG). Il a pris beaucoup de retard pour être promulgué. Dernièrement, nous avons eu une rencontre avec le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville à ce sujet. Les responsables de ce département nous ont assuré que le texte devrait prendre prochainement le circuit législatif pour être adopté. Cette loi permettra d’organiser l’activité et de chasser les intrus, surtout les personnes malintentionnées. Nous avons une responsabilité juridique et morale pour assurer le bon déroulement des transactions, particulièrement en matière de lutte contre le blanchiment, la spoliation foncière ou autres opérations frauduleuses. Un agent immobilier doit avoir un certain niveau d’instruction pour pouvoir exercer. Nous ne sommes pas contre les intermédiaires dits «samsars», mais ils doivent avoir leurs propres statuts.

 

F. N. H. : En tant que professionnels, quels sont les efforts déployés pour organiser votre activité ?

M. L. : Nous sommes conscients des enjeux qui entourent notre métier et les défis à relever pour développer le secteur de l’immobilier au Maroc. A cet égard, nous visons à fédérer toutes les énergies afin de lancer la Fédération nationale des agents immobiliers. Celleci va regrouper toutes les autres associations. Une fois créée, cette entité devrait mieux organiser le métier et défendre ses intérêts. Elle sera de fait l’interlocuteur unique des pouvoirs publics et s’imposera comme une force de proposition importante pour le gouvernement.

 

F. N. H. : Comment se présente l’évolution du secteur en ce début d’année 2025 ?

M. L. : C’est très difficile de juger l’évolution du secteur immobilier en ce début d’année 2025. Nous ne disposons pas d’indicateurs précis pour nous prononcer. Nous avons discuté avec le département de tutelle à ce sujet. Les quelques informations publiées sont sommaires et ne donnent pas beaucoup de détails tant au niveau national que régional pour avoir de la visibilité. Nous avons sollicité le ministère des Finances pour nous livrer périodiquement des informations sur le nombre et la nature des transactions réalisées, comme cela se fait en France par exemple. La direction de l’enregistrement relevant de ce département possède tous les détails possibles. Outre notre corporation, tous les professionnels de l’immobilier comme les notaires, les adouls, les promoteurs, les avocats, les cabinets d’expertise… sont intéressés par ce genre de données. Cela permettra de faire des projections, d’orienter l’investissement et faciliter la prise décision pour tous les intervenants.

 

F. N. H. : En prévision de la CAN et de la Coupe du monde, les investissements réalisés au niveau des infrastructures de base ont-ils eu un effet sur le secteur ?

M. L. : Les infrastructures de base ont un effet déterminant sur le secteur immobilier. Avec le lancement du grand stade de Benslimane, la région connaît un grand essor. Les prix du foncier ont nettement progressé. D’autres villes émergentes comme Bouskoura ou Dar Bouazza, par exemple, connaissent ces dernières années un développement urbanistique important. Les autorités ont renforcé les infrastructures. Les projets lancés, comme les nouvelles trémies, ont permis de fluidifier la circulation et d’augmenter l’attractivité de cette zone. Car de nombreux acquéreurs évitent les zones où il y a une faiblesse des équipements de base.

 

F. N. H. : Comment se présentent les nouvelles tendances du secteur immobilier ?

M. L. : Nous avons remarqué, un avis partagé par d’autres professionnels, que les acquéreurs, notamment les jeunes et les primo-accédants, préfèrent de plus en plus les biens immobiliers neufs. Auparavant, l’ancien était apprécié car il était moins cher ou se situait dans un bon emplacement. Pour des contraintes de budget, les petites superficies sont très recherchées. C’est pour cette raison que les studios et les appartements F1 ou F2 sont très demandés dans les grandes agglomérations. Dans les petites ou moyennes villes, la tendance reste quasiment la même.

 

 

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