Salaheddine Mezouar, président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) en marge du Forum africain sur l’investissement tenu du 7 au 9 novembre, à Sandton, quartier financier de Johannesburg.
Johannesburg, 23/11/2018 (MAP)- La South African Chamber of Commerce and Industry (SACCI), le groupement d’entreprises le plus important en Afrique du Sud, a appelé à la mise en place d’un partenariat agissant entre le Maroc et l’Afrique du Sud, soulignant que ce partenariat est nécessaire pour renforcer l’élan d’intégration que connaît le continent africain.
«Ce partenariat s’impose entre ces deux grandes puissances économiques africaines», a déclaré Mtho Xulu, nouveau président de SACCI, dans une interview à MAP-Johannesburg.
M. Xulu s’est réjoui de la rencontre qu’il a eue récemment à Johannesburg avec Salaheddine Mezouar, président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) en marge du Forum africain sur l’investissement tenu du 7 au 9 novembre, à Sandton, quartier financier de Johannesburg.
M. Mezouar a été, en effet, l’invité d’honneur lors de la cérémonie d’investiture de M. Xulu à la tête de cette influente association d’hommes d’affaires sud-africains, qui chapote un réseau de plus de 20.000 entreprises opérant dans différents secteurs.
«J’ai eu un échange très fructueux avec M. Mezouar sur un certain nombre de questions importantes, se rapportant notamment aux moyens de renforcer les échanges économiques et commerciaux entre l’Afrique du Sud et le Maroc», a dit le président de SACCI, se disant déterminé à faire de son mieux pour tisser des liens de partenariat pérennes entre les communauté d’affaires au Maroc et en Afrique du Sud.
«Nous allons poursuivre les discussions sur les moyens d’encourager les entreprises marocaines à explorer le marché sud-africain et les compagnies sud-africaines de partir à la recherche d’opportunités au Maroc», a poursuivi M. Xulu, relevant que le nouveau environnement continental, tourné vers les affaires et l’investissement, impose une telle ouverture entre le Maroc et l’Afrique du Sud.
Les deux pays ont réalisé d’énormes progrès économiques qui les placent en pole position pour servir de portes d’entrée en Afrique : le Maroc au nord et l’Afrique du Sud dans la partie sud du continent, a-t-il poursuivi.
Le patron du patronat sud-africain a relevé, à cet égard, que le secteur privé marocain a réussi à s’imposer sur le continent africain, une présence qui s’étend à des secteurs cruciaux pour l’écosystème économique qui émerge en Afrique.
De nombreux points sont partagés entre les secteurs privés marocain et sud-africain, en particulier sur le plan de la performance, du dynamisme et de la capacité de bien mener les affaires, a-t-il dit.
M. Xulu a, d’autre part, souligné que les entretiens «fructueux» qu’il a eus à Johannesburg avec le président de la CGEM ont débouché sur un engagement à tenir des rencontres régulières entre la Confédération marocaine et SACCI à Casablanca et Johannesburg pour tracer les chemins d’un partenariat qui s’annonce, selon M. Xulu, sous de bons auspices.
Le responsable de SACCI a souligné que l’ouverture de son organisation sur le Maroc s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle stratégie visant à explorer les opportunités d’affaires avec un certain nombre de pays. Le Maroc, a-t-il indiqué, a réalisé d’importants progrès qui font du Royaume un partenaire incontournable sur la scène africaine.
«Au sein de SACCI, nous estimons que le Maroc et l’Afrique du Sud doivent être à l’avant-garde des efforts d’intégration, de développement et d’innovation dans le continent», a encore indiqué M. Xulu.
Il a, dans ce contexte, fait savoir qu’une délégation de SACCI devra se rendre au Maroc au début de 2019 afin d’approfondir les discussions sur le nouveau partenariat qui se dessine avec la CGEM.
De nombreux secteurs importants s’offrent à ce partenariat, a-t-il dit, citant les infrastructures, les nouvelles technologies, les produits financiers, l’assurance, l’énergie et la formation.
«Nous restons ouverts quant à la conclusion de mémorandums d’entente avec nos homologues marocains pour donner un cadre institutionnel à notre partenariat», a-t-il dit, exprimant la disposition de SACCI à mettre son vaste réseau qui s’étend sur toute l’Afrique australe à la disposition des opérateurs marocains.
«Le temps est celui des partenariats en Afrique», a-t-il dit, relevant que le secteur privé doit jouer pleinement son rôle dans le nouveau contexte continental.
Le patron de SACCI a, dans ce contexte, mis l’accent sur l’importance d’établir une route aérienne directe entre le Maroc et l’Afrique du Sud pour faciliter les échanges économiques et commerciaux. «Une telle route est nécessaire pour rapprocher ces deux grandes économies africaines», a-t-il dit.
Et d’ajouter que les relations entre les secteurs privés marocain et sud-africains sont appelés à jouer un rôle important pour l’affermissement des relations entre les deux pays.
«Nous estimons que des relations plus étroites entre les secteurs privés des deux pays renforceront la position du Maroc et l’Afrique du Sud en tant que champions du développement à l’échelle continentale», a indiqué M. Xulu, se disant «optimiste» quant à l’avenir de ces relations.
Rappelons que lors de son séjour à Johannesburg, le président de la CGEM a souligné que le rapprochement entre cette dernière et SACCI dénote d’une volonté commune d’entamer une nouvelle page entre les secteurs privés marocain et sud-africain, notant que le Maroc et l’Afrique du Sud disposent des deux secteurs privés africains les plus reconnus pour leur dynamise et engagement et pour leur capacité de stimuler l’investissement, la croissance et la création d’emplois.
M. Mezouar a fait état de «plusieurs signaux intéressants et positifs» entre le Maroc et l’Afrique du Sud, traduisant une volonté des deux côtés d’aller vers un partenariat qui peut constituer un facteur d’impulsion d’une dynamique pour l’ensemble de l’Afrique.