Interconnexion des bassins hydrauliques: c’est parti pour les études de faisabilité !

Interconnexion des bassins hydrauliques: c’est parti pour les études de faisabilité !

La Banque africaine de développement a déjà décaissé les fonds.

Un financement de 201.000 euros a été alloué par le biais du Fonds d’assistance technique des pays à revenu intermédiaire de la banque.

 

Par A. Diouf

Le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, et son équipe vont bientôt pouvoir nous édifier sur la faisabilité de l’une des mesures retenues pour juguler le stress hydrique dans le Royaume. Il s’agit en l’occurrence de l’interconnexion des bassins hydrauliques. Une mesure dont l’objectif est de pouvoir déverser le trop plein d’eau d’un ou plusieurs bassins vers d’autre (s), ce qui permettra de combler plus facilement les manques pouvant survenir, et satisfaire ainsi les attentes des terres agricoles et/ou des populations sur tout le territoire national.

Chargée du projet, la Direction des aménagements hydrauliques (DAH) du ministère a déjà reçu le financement de la Banque africaine de développement d’un montant de 201.000 euros, alloué par le biais du Fonds d’assistance technique des pays à revenu intermédiaire (FAT-PRI) de la banque. Et selon une source proche du dossier, «la DAH est en train de finaliser le recrutement des experts qui vont l’accompagner dans la réalisation des études qui seront, en principe, lancées cette semaine». Rien n’a filtré sur leur durée encore moins sur leur champ. Par contre, il est spécifié qu’elles porteront sur la faisabilité de l’interconnexion entre plusieurs bassins hydrauliques, de grandes et de petites retenues d’eau ainsi que sur des aménagements de cours d’eau dans le Royaume.

 

Améliorer l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation

L’objectif est de renforcer l’approvisionnement en eau face au stress hydrique que connait le pays. «Le climat semi-aride du Royaume le rend sujet aux aléas climatiques, caractérisés par une alternance d’années humides et plus sèches, avec des impacts négatifs notamment sur le taux de remplissage des barrages», est-il expliqué. Rompue au management de ce type de projet, la BAD apportera son assistance technique qui permettra d’assurer la gestion, le suivi et la coordination. A signaler qu’outre l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation, les nouvelles infrastructures qui seront ultérieurement installées suite aux recommandations des études, contribueront à renforcer le développement local, sachant que plusieurs secteurs d’activités sont dépendants de la ressource en eau dans le Royaume. Le gouvernement mise aussi sur la restauration des périmètres de petite et moyenne hydraulique, la préservation de la qualité de l’eau, la réutilisation des eaux usées épurées et le dessalement de l’eau de mer pour renforcer sa résilience climatique.

 

L’Agence du bassin hydraulique de Sebou s’est prise en main

En attendant les résultats des études, certaines agences de bassins hydrauliques ont décidé de prendre leur destin en main. C’est notamment le cas de l’Agence du bassin hydraulique de Sebou (ABHS), qui vient de se doter d’un Plan directeur pour la gestion intégrée des ressources en eau (Praide) pour les 30 prochaines années. Pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation du bassin du Sebou, qui s’étend sur une superficie de 40.000 km2 et couvre 6,2 millions d’habitants, le Praide va réhabiliter tous les systèmes d’approvisionnement en eau potable pour atteindre une couverture de 98% à l’horizon 2030. L’agence prévoit de passer à l’irrigation au goutte-à-goutte sur plus de 422.500 hectares de terres agricoles dans le bassin du Sebou. Cette démarche permettra de réduire de 50% l’exploitation des eaux souterraines pour l’agriculture d’ici à 2030. L’ABHS mise également sur la collecte des eaux de pluie et la réutilisation des eaux usées traitées, deux solutions déjà explorées dans plusieurs régions du Maroc.

Le Praide prévoit aussi des travaux de désenvasement des barrages Al Wahda (3,8 millions de m3 ) et Allal Al Fassi (1,3 million de m3 ), le but étant de libérer les quantités d’eau retenues. S’inscrivant dans la même démarche visant à diminuer les effets de la pollution qui constitue également un sérieux frein à la préservation des ressources en eau dans le bassin du Sebou, l’ABH ambitionne de réduire ce phénomène d’insalubrité de 70% sur les 30  prochaines années. Et last but not least, le Praide a aussi prévu des actions pour gérer les risques de catastrophes naturelles, notamment les inondations et la sécheresse. Sur ce plan, il prévoit de mettre en place, d’ici à 2030, des plans préventifs pour les zones à risque, ainsi que des systèmes intégrés de prévision et d’alertes contre ces catastrophes.

 

 

 

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