Finances News Hebdo : Que représente l’extension de l’usine Stellantis de Kénitra pour le groupe et l’industrie automobile marocaine ?

Samir Cherfan : Il s’agit d’un projet d’envergure, dont la réalisation mobilisera un investissement de 1,3 milliard d’euros. L’extension du site devrait insuffler un nouvel élan aux capacités de production du groupe, tout en ouvrant la voie à des segments d’activités à forte valeur ajoutée. Ce développement contribuera ainsi à consolider davantage les atouts de l’industrie automobile marocaine. L’usine Stellantis de Kénitra entre ainsi dans une nouvelle phase de son expansion, marquée par la mise en place d’une plateforme d’assemblage moteur, dotée d’une capacité annuelle de 350.000 unités. Cette nouvelle ligne est dédiée à l’assemblage de blocs moteurs de nouvelle génération, de type MHEV (mild hybrid electric vehicle). Le projet prévoit également l’usinage de plusieurs composants, avec un taux d’intégration locale atteignant 45%. Cette extension s’inscrit résolument dans une logique de mobilité durable, en intégrant la fabrication de véhicules électriques ainsi que la production de bornes de recharge. Une unité dédiée à la production de Wallbox pour la recharge rapide des véhicules électriques sera également installée. La chaîne de production des modèles Citroën Ami, Fiat Topolino et Opel Rocks-e verra sa capacité passer de 20.000 à 70.000 unités par an. Le programme comprend aussi le lancement d’une nouvelle ligne dédiée au Tris, un triporteur électrique conçu pour le transport urbain de petits volumes, avec une capacité de 60.000 unités. Avec cette extension, l’offre en matière de micromobilité sera renforcée, portant la capacité de production annuelle de 200.000 à 400.000 unités. Par ailleurs, de nouveaux projets devraient voir le jour dès l’année prochaine, poursuivant la dynamique de croissance et d’innovation du site.

F. N. H. : Et qu’en est-il du taux d’intégration ?

S. Ch. : Dans l’industrie automobile, l’usine Stellantis de Kénitra s’impose parmi les plus performantes au monde. Grâce à son extension récente, elle double désormais sa capacité de production tout en renforçant significativement son taux d’intégration locale. Contrairement à un simple site d’assemblage, l’usine de Kénitra assure également des opérations d’usinage, illustrant une montée en gamme de ses compétences industrielles. Pour la production de moteurs, le taux d’intégration locale atteint déjà 45% dès le démarrage. Quant au segment de la micromobilité, les perspectives sont encore plus ambitieuses : l’usine intégrera la fabrication des batteries électriques, dont la mise en service est prévue avant la fin de l’année. Ce développement portera le taux d’intégration à 60%. Et ce n’est qu’un début. En poursuivant ce programme d’industrialisation locale, Stellantis prévoit d’atteindre un taux d’intégration de 75% à l’horizon 2030, affirmant ainsi la vocation du site à devenir un véritable hub technologique et industriel.

F. N. H. : Comment jugezvous le partenariat entre le Maroc et le groupe Stellantis ?

S. Ch. : Le partenariat entre le groupe Stellantis et le Maroc a vu le jour en 2016. Depuis lors, il n’a cessé de se renforcer, porté par une volonté commune de relever de nouveaux défis. Plusieurs objectifs ont été atteints avant les échéances fixées, consolidant ainsi notre position de référence dans le secteur. Nous croyons fermement au potentiel de croissance de l’industrie automobile marocaine. Aujourd’hui, de nombreux projets d’envergure sont en cours, à l’image de l’extension de l’usine Stellantis de Kénitra. Ce développement constitue une étape majeure pour le secteur automobile national. L’agrandissement du site contribuera à optimiser les performances industrielles et à densifier l’écosystème de la filière.