Entrepreneuriat rural: «Nous avons travaillé avec plus de 100 jeunes bénéficiaires»

Entrepreneuriat rural: «Nous avons travaillé avec plus de 100 jeunes bénéficiaires»

L’incubateur Douar Tech soutient les participants via une programmation diversifiée et des partenariats actifs, avec notamment l'Ambassade des États-Unis pour le programme «Academy for Women Entrepreneurs», et l'UNICEF pour des ateliers d'immersion en compétences numériques dans des villes comme Tanger, Tétouan et Chichaoua.

Entretien avec Fay Cowper, coordinatrice nationale de Douar Tech.

 

Propos recueillis par B. Chaou

 

Finances News Hebdo : Concrètement, en quoi consiste l’activité de Douar Tech ?

Fay Cowper : Notre organisation est un hub technologique inclusif visant à accroître la résilience des jeunes vulnérables, en particulier des femmes dans les zones rurales et périurbaines, par le biais de la formation à l'entrepreneuriat, du développement web et d'autres compétences à forte intensité technologique. Au cours de l'année écoulée, nous avons travaillé avec plus de 100 jeunes bénéficiaires à travers trois programmes différents au Maroc, en nous engageant avec les écosystèmes locaux et internationaux pour créer de nouvelles opportunités pour les communautés que nous servons. Nos programmes continuent de se développer au Maroc et nous prévoyons également de commencer à mettre en œuvre des formations dans d'autres pays du continent.

 

F.N.H. : Quelle est votre stratégie et quels sont vos différents programmes d'accompagnement ?

F. C. : Nous avons la conviction que le renforcement des capa cités, à travers la formation aux technologies digitales, et l’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant, couplés à l'accès aux écosystèmes professionnels sont des facteurs essentiels pour résoudre l’équation du chômage des jeunes. En plus des compétences techniques et interpersonnelles que nous enseignons, nos jeunes sont accompagnés par une communauté de mentors dédiés; par exemple, le collectif BlackBelt des professionnels de la transformation digitale. C’est en construisant ces ponts que nous participons à la réduction de la fracture digitale et socioéconomique des jeunes en situation vulnérable. Notre programme phare «The Tech Entrepreneurs Path» comprend trois modules de notre cursus interne via notre propre solution LMS, qui a été mis en œuvre à Fès et Salé avec 40 jeunes participants de 2019- 2020. Actuellement, nous soutenons les participants à travers une programmation diversifiée avec des partenariats actifs, à travers l'Ambassade des États-Unis pour le programme «Academy for Women Entrepreneurs»,  et avec l'UNICEF pour des ateliers d'immersion en compétences numériques à Tanger, Tétouan et Chichaoua.

 

F.N.H. : Pourquoi avoir fait du secteur numérique et des technologies le fer de lance de votre stratégie d’inclusion ?

F. C. : Nous avons fait ce choix car il s’agit pour nous de faire de l’entrepreneuriat innovant et soutenable le terrain de jeu d’une méritocratie dont on a besoin et qui crée une valeur économique et sociale tangible. Il s’agit de faire de cette identité d’entrepreneur la possibilité de co-création d’un avenir commun du progrès social auquel chacun participe.

 

F.N.H. : Le manque d’accès à Internet et aux outils technologiques de certaines populations n’est-il pas un frein face à votre stratégie ?

F. C. : Il y a des difficultés, mais il est certain que nous faisons de l'accès aux infrastructures une priorité absolue dans la planification de nos programmes et l'identification des partenariats. Pour nombre de nos programmes, nous adoptons une approche axée sur le mobile et la bande passante étroite, qui aide les jeunes à innover grâce à la technologie des smartphones. Cependant, nous identifions et soutenons également des partenaires locaux viables disposant d'équipements informatiques qui cherchent à accompagner ces leaders sur le long terme.

 

F.N.H. : Combien de talents avez-vous accompagné jusqu’ ici ?

F. C. : Depuis notre création, nous avons lancé cinq partenariats au profit de 250 jeunes participants à travers le Maroc et le continent africain, avec des mécanismes pour bénéficier à plus de 1.000 participants indirects par le biais de formations menées par des participants en accompagnement de notre approche pédagogique.

 

F.N.H. : Quelles sont vos perspectives à l’aune de la crise actuelle ?  

F. C. : L'apparition de la pandémie a renforcé l'urgence de notre approche et incité les communautés à comprendre la nécessité d'innover et de se numériser. Nous pensons que la révolution numérique va au-delà des restrictions de la pandémie; le contexte actuel a créé une transparence via le digital permettant aux individus d'agir sur l'impact des conséquences économiques.

 

 

 

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