Le taux de chômage au Maroc atteint 13% en 2023

Le taux de chômage au Maroc atteint 13% en 2023

Entre l’année 2022 et 2023, l’économie nationale a perdu 157.000 postes d’emploi, résultat d’une diminution de 198.000 postes en milieu rural et d’une augmentation de 41.000 en milieu urbain, après avoir perdu 24.000 postes une année auparavant. Le taux de chômage est ainsi passé de 11,8% à 13% au niveau national, selon le haut-commissariat au Plan.

 Le taux d’activité a baissé, entre 2022 et 2023, de 0,7 point pour s’établir à 43,6%. Cette baisse résulte de l’accroissement de la population en âge d'activité (15 ans et plus) de 1,4%et du décroissement de la population active de 0,2%.

La baisse du taux d’activité est plus prononcée en milieu rural (-1,8 point), passant de 49,1% à 47,3%, qu’en milieu urbain (-0,1 point), passant de 41,9%à 41,8%. Ce taux a diminué de 0,8 point pour les femmes, s’établissant à 19%, et de 0,6 point pour les hommes (69%).

De son côté, le taux d’emploi a reculé de 39,1% à 38% au niveau national (-1,1 point), enregistrant une baisse de 2,2 points en milieu rural, passant de 46,5% à 44,3%, et une baisse de 0,5 point en milieu urbain, passant de 35,3% à 34,8%. Ce taux a baissé 1,4 point pour les hommes et de 0,9 point pour les femmes.

Perte de l’emploi, exclusivement en milieu rural

Après une perte de 24.000 postes d’emploi une année auparavant, l’économie nationale a perdu, en 2023, 157.000 postes, résultat d’une création de 41.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 198.000 en milieu rural.

Par type d’emploi, 50.000 postes d’emplois rémunérés ont été créés, résultat d’une création de 59.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 9.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré a, de son côté, connu une baisse de 209.000 postes, due essentiellement au recul de ce type d’emploi en milieu rural de 190.000 postes et de 19.000 postes en milieu urbain.

Les secteurs des services et de l’"agriculture, forêt et pêche" demeurent les premiers secteurs employeurs

En 2023, le secteur des "services" emploie 48,3% des actifs occupés, suivi de l’"agriculture, forêt et pêche" avec 27,8%. L’"industrie y compris l’artisanat" contribue, de son côté, pour 12,2%. Le secteur des BTP emploie, quant à lui, 11,6% des actifs occupés.

Près de deux tiers des actifs occupés ruraux (64%) exercent dans le secteur de l’"agriculture, forêt et pêche", et les deux tiers des actifs occupés citadins (66,5%) travaillent dans le secteur des "services".

Création de l’emploi selon les secteurs d’activité

En 2023, le secteur des BTP a créé 19.000 postes d’emploi au niveau national (24.000 en milieu rural et une perte de 5.000 en milieu urbain).

Le secteur des "services" a créé 15.000 postes, résultat d’une création de 33.000 en milieu urbain et d’une perte de 18.000 en milieu rural.

Les nouveaux emplois créés au niveau de ce secteur proviennent principalement de la création de 31.000 postes par des "services sociaux fournies aux collectivités" (enseignement, santé, action sociale,…) et de 21.000 postes des activités d’hébergement et restauration. En revanche, la perte des emplois a été principalement enregistrée au niveau la branche du "commerce" (74.000 postes).

Le secteur de l’ "industrie y compris l’artisanat" a, de son coté, créé 7.000 postes d’emploi au niveau national (4.000 en milieu urbain et 3.000 en milieu rural).

Enfin, le secteur l’"agriculture, forêt et pêche" a perdu 202.000 postes d'emploi au niveau national, résultat d’une perte de 207.000 en milieu rural et une création de 5.000 en milieu urbain.

Par type d’emploi, le secteur des "services" a créé 30.000 emplois rémunérés et a perdu 15.000 emplois non rémunérés ; celui des BTP a  créé 20.000 emplois rémunérés et a perdu 1.000 emplois non rémunérés. Et celui de l’"industrie y compris l’artisanat, a créé 10.000 emplois rémunérés et a perdu 3.000 emplois non rémunérés.

De son côté le secteur de l’"agriculture, forêt et pêche" a perdu 190.000 emplois non rémunérés et 12.000 rémunérés.

Chômage et sous-emploi

Entre 2022 et 2023, le nombre de chômeurs a augmenté de 138.000 personnes, passant de 1.442.000 à 1.580.000 chômeurs, ce qui correspond à une hausse de 10%. Cette hausse est la conséquence d’un accroissement de 98.000 chômeurs en milieu urbain et de 40.000 en milieu rural

Le taux de chômage est ainsi passé de 11,8% à 13% (+1,2 point). Il est passé de 5,2% à 6,3% (+1,1 point) en milieu rural et de 15,8% à 16,8% en milieu urbain (+1 point).

Le taux de chômage a augmenté de 1,2 point parmi les hommes, passant de 10,3% à 11,5% et de 1,1 point parmi les femmes, de 17,2% à 18,3%.

Selon le diplôme, le taux de chômage a enregistré une hausse de 1,1 point parmi les diplômés, passant de 18,6% à 19,7%, et de 0,7 point parmi les personnes n’ayant aucun diplôme, passant de 4,2% à 4,9%.

En outre, cette hausse a concerné l’ensemble des catégories d’âge.

Ainsi, le taux de chômage est passé de 32,7% à 35,8% (+3,1 points) parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, de 19,2% à 20,6% (+1,4 point) pour les personnes âgées de 25 à 34 ans, de 6,4% à 7,4% (1 point) pour celles de 35 à 44 ans, et de 3,3% à 3,7% pour celles de 45 ans et plus (+0,4 point).

Par ailleurs, au cours de cette période, le chômage a été marqué par la hausse de la proportion des personnes récemment en chômage. La part des personnes en situation de chômage depuis moins d’un an s'est élevée de 31,3% à 33,3%. Ainsi, la durée moyenne de chômage est passée de 33 mois à 32 mois.

D’un autre côté, 27,8% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite à l’achèvement ou l’arrêt des études et 27% suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement.

Par ailleurs, le volume du sous-emploi est passé entre 2022 et 2023 de 972.000 à 1.043.000 personnes, de 520.000 à 560.000 en milieu urbain et de 452.000 à 483.000 en milieu rural. Le taux de sous-emploi a ainsi augmenté de 9,0% à 9,8% au niveau national, de 8,1% à 8,7% en milieu urbain et de 10,4% à 11,6% en milieu rural.

Situation régionale du marché du travail en 2023

En 2023, cinq régions abritent 72,6% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,4%, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,8%), de Marrakech-Safi (13%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,8%) et de Fès-Meknès (11,6%).

Cinq régions enregistrent des taux d’activité supérieurs à la moyenne nationale (43,6%). Il s’agit des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (48,7%), de Casablanca-Settat (46,1%), des régions de sud (45,3%) et de Marrakech-Safi et de Rabat-Salé-Kenitra (44,0%).

En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de l’Oriental (40,1%), de Beni Mellal-Khénifra (40%) et de Souss-Massa (39%).

Par ailleurs, cinq régions concentrent 69,8% des chômeurs, au niveau national. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 25,8%, suivie de Fès-Meknès (12,7%), de Rabat-Salé-Kénitra (12,3%), de l’Oriental (9,7%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,2%).

Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du Sud (20,3%) et dans la région de l’Oriental (19,6%).

Avec une acuité moindre, deux autres régions dépassent la moyenne nationale de 13%, à savoir Casablanca-Settat (15%) et Fès-Meknès (14,2%). En revanche, les régions de Marrakech-Safi et de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma enregistrent les taux les plus bas, respectivement 7,7%, 10,1%.

  

 

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