Croissance: les pistes de relance au Maroc et en Afrique

Croissance: les pistes de relance au Maroc et en Afrique

Comment renouer avec une dynamique de croissance forte et durable au Maroc et en Afrique ?

Le cabinet McKinsey identifie cinq leviers à activer dans ce sens. Les détails.

 

Par A. Diouf

“Réimaginer la croissance économique en Afrique : transformer la diversité en opportunités». C‘est sous cet intitulé que le cabinet McKinsey vient de publier une nouvelle étude sur la croissance dans le continent. Une étude qui a trois particularités. La première, c’est qu’elle couvre les deux premières décennies du 21ème siècle et s’arrête à fin 2019. La seconde, c’est qu’elle effleure à peine les deux crises inédites, notamment celles du Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne, qui continuent encore d’impacter les économies africaines.

La troisième est que, malgré tout, l’étude et ses recommandations tombent bien parce que toute l’Afrique a actuellement besoin de savoir comment renouer avec une dynamique de croissance forte et durable. A commencer par les cinq locomotives du continent, dont le Maroc, «qui ont affiché une croissance économique supérieure à la moyenne continentale durant la première décennie du nouveau millénaire, mais dont la croissance s'est essoufflée entre 2010 et 2019».

Pour inverser cette tendance au ralentissement qui n’est toutefois pas représentative de l’ensemble du continent, (la moitié de la population du continent réside dans des pays ayant connu une croissance économique soutenue ces vingt dernières décennies, avec un taux de croissance moyen de plus de 4%), l’étude recommande d’activer cinq leviers. A savoir améliorer la productivité via une transition numérique accélérée, valoriser les compétences locales, accroitre la collaboration inter-régionale, faire des investissements dans l'urbanisation et promouvoir les entrepreneurs locaux.

Améliorer la productivité

Selon l’étude, l’activation de ce levier passe par l'augmentation de la numérisation et le développement des compétences. Les experts de McKinsey révèlent qu'«en atteignant le même taux de croissance de la productivité que les principaux centres de services en Asie, l'Afrique pourrait ajouter 1.400 milliards de dollars à son économie d'ici 2030, permettant ainsi de créer 225 millions d'emplois, ce qui est un enjeu crucial au vu de la croissance rapide de la population active africaine». L’amélioration de la productivité devrait aussi être orientée vers l’augmentation de la production domestique et les exportations, notamment agricoles, à travers l’usage des énergies renouvelables pour soutenir la transition énergétique.

«L'agriculture, qui assure près de la moitié des emplois en Afrique et qui est vitale pour la sécurité alimentaire du continent, doit donc augmenter sa productivité, particulièrement face aux défis croissants du changement climatique et de l'urbanisation rapide», relève l’étude.

Créer des champions locaux

«Les pays du continent devraient aussi miser sur l'amélioration des infrastructures urbaines pour booster la productivité des individus et des entreprises, particulièrement dans ce qu'on désigne sous le nom de ‘secondes villes’, afin d'alléger le poids sur les métropoles majeures», recommande l’étude. La raison, c’est parce que l’exode rural n’est pas encore prêt de s’arrêter. Les campagnes africaines vont encore continuer à se vider de leurs habitants qui préfèreront s’installer dans les villes. On estime que 500 millions de personnes délaisseront les zones rurales pour les villes d'ici à 2040. Autre levier à activer : «les pays africains pourraient se focaliser sur l'accroissement du nombre de grandes entreprises privées sur le continent, en particulier les entreprises locales, dans le but de dynamiser l'innovation, la croissance de l'emploi, des exportations et des rentrées fiscales», indiquent les experts de McKinsey. En effet, l'étude démontre que d'ici 2030, la majorité des grandes entreprises africaines qui feront preuve de résilience, pourraient ajouter 550 milliards de dollars à leur chiffre d'affaires en pénétrant de nouveaux marchés et en augmentant leur productivité. 

 

 

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