La Banque centrale a revu à la baisse ses prévisions de croissance. Celle-ci devrait s’établir, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, à 3,3% en 2018 après 4,1% en 2017. La Banque centrale avait pronostiqué une croissance 2018 à 3,5% lors du Conseil du mois de septembre.
En 2018, la valeur ajoutée agricole progresserait de 4,6% au lieu de 15,4%, tandis que le rythme des activités non agricoles est prévu en léger accroissement de 2,7% à 3,1%.
A moyen terme, la croissance non agricole s’accélérerait à 3,4% en 2019 et à 3,7% en 2020, tandis que, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne de 80 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole reculerait de 0,8% en 2019, puis s’accroîtrait de 3,3% en 2020.
Au total, la croissance nationale reviendrait à 3,1% en 2019 (prévision inchangée par rapport à celle établie il y a 3 mois) avant d’augmenter à 3,6% en 2020.
Comptes extérieurs : du mieux à venir
Au plan des comptes extérieurs, la bonne performance des exportations s’est maintenue sur les onze premiers mois de l’année, avec une hausse de 9,7% en glissement annuel, tirée principalement par la dynamique du secteur automobile et des phosphates et dérivés. En parallèle, reflétant l’alourdissement de la facture énergétique et l’augmentation des achats de biens d’équipement, les importations se sont accrues de 8,8%. Les recettes de voyage sont restées quasi-stables, alors que les transferts des MRE ont accusé une baisse de 1,7%. Sous l’hypothèse d’une concrétisation des entrées de dons du CCG, prévues à 4,8 milliards de dirhams en 2018 et à 2 milliards en 2019, le déficit du compte courant ressortirait en accentuation à 4,4% du PIB au terme de cette année au lieu de 3,6% en 2017. Il s’allégerait graduellement pour se situer à 3,7% en 2019 et à 3,2% en 2020, les exportations devant poursuivre leur dynamique, portées par les ventes du secteur automobile, et le rythme des importations devant connaître une nette décélération, avec le recul prévu de la facture énergétique.
Pour ce qui est des opérations financières, l’afflux des IDE devrait atteindre l’équivalent de 4,1% du PIB cette année et de 3,4% du PIB au cours des deux prochaines années. Tenant compte des sorties prévues du Trésor à l’international, le montant des réserves internationales nettes passerait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, de 240,9 milliards de dirhams à fin 2017 à 230,4 milliards à la fin de cette année, à 239 milliards au terme de 2019 puis à 235,7 milliards à fin 2020. Il continuerait ainsi d’assurer l’équivalent d’un peu plus de 5 mois d’importations de biens et services.
Finances publiques : un déficit budgétaire à 3,8% en 2019
Concernant les finances publiques, l’exécution budgétaire à fin octobre s’est soldée par un déficit de 34,5 milliards de dirhams, en creusement de 4,1 milliards par rapport à la même période de 2017. Les ressources ordinaires ont progressé de 1,7%, recouvrant une amélioration des recettes fiscales et un recul des dons. En parallèle, les dépenses globales ont augmenté de 2,4%, avec notamment un alourdissement de la charge de compensation et une hausse des dépenses au titre des autres biens et services.
Dans ces conditions, et sous l’hypothèse de la matérialisation des entrées prévues de dons des pays du CCG, la prévision de Bank Al-Maghrib pour le déficit budgétaire au titre de 2018 a été maintenue à 3,7% du PIB. Il continuerait d’évoluer autour de ce niveau à moyen terme, se situant à 3,8% en 2019 et à 3,6% en 2020.