Le marché regroupe plus de 8,6 millions de têtes pour un besoin effectif de 5,35 millions.
En dépit des mesures de soutien et de subvention de l’Etat accordées aux éleveurs, les exploitants évoquent l’impact néfaste de la sécheresse.
Plus que quelques jours nous séparent de l’Aïd Al-Adha. Les Marocains se préparent à ce rituel très suivi dans le pays. C’est un marché de plus de 8 milliards de DH concrétisé par un transfert d’argent des villes vers le monde rural. Un événement très attendu par les exploitants et autres professionnels du secteur, qui permet de soulager leur trésorerie. Concernant l’offre et les prix, le département de tutelle se veut rassurant. «L’évaluation prévisionnelle de l’offre et de la demande à l'occasion de l'Aïd Al-Adha a permis d’estimer l'offre en effectifs du cheptel ovin et caprin destinés à l’abattage de l’Aïd à près de 8,6 millions de têtes, dont 4,9 millions d’ovins mâles et 3,7 millions d’agnelles et de caprins. La demande globale est estimée à 5,35 millions de têtes», affirme le ministère de l’Agriculture et des Pêches maritimes dans un communiqué. Il est à noter que le retard des pluies qui a caractérisé la campagne agricole 2015-2016 a réduit légèrement le taux d’agnelage se traduisant par une faible baisse de l’offre en effectifs du cheptel ovins et caprins de 1 à 2% par rapport à l’année précédente. Toutefois, l'offre actuelle étant suffisante et indexée à la forte demande, permettra aux agriculteurs de financer le début de la campagne 20162017. Pour ce qui est des prix, les prévisions affichent une stabilité, voire une légère baisse par rapport à l’année précédente. «L’année dernière, le prix moyen était d’environ 2.300 à 2.400 DH par tête. Cette année, ce prix devrait se situer à près de 2.200 ou 2.300 DH», explique le ministère. Mais chez les éleveurs, c’est un autre langage. «La saison a été difficile. La sécheresse a impacté les conditions d’exploitation. La pauvreté des pâturages a fait flamber les prix des aliments de bétail. La botte de paille qui était négociée à 10 DH, est affichée actuellement autour de 25 DH. Même constat pour le maïs. De 2,20 Dh le kilo, il frôle les 3 DH en cette période. Seul l’orge a vu son prix se stabiliser et ce, grâce à l’opération de subvention de l’Etat», souligne Mohamed Khassoumi, exploitant de la région de Benslimane. Au ministère de l’Agriculture, on explique qu’ «en dépit des conditions climatiques défavorables lors du démarrage de la dernière campagne, le département s’est engagé à assurer un approvisionnement en aliments de base pour la sauvegarde du cheptel». Dans le cadre du programme de lutte contre les effets du déficit plu
viométrique, l’opération orge subventionné a permis de distribuer une quantité globale de 8 millions de quintaux, mise à la disposition des éleveurs, à guichet ouvert et au prix fixe subventionné de 2 dirhams par kilogramme. Cette opération a eu des retombées positives sur la stabilité des prix des aliments de bétail sur le marché national. De plus, la conversion d'une partie des superficies céréalières en fourrage et l'amélioration des disponibilités fourragères dans les principales zones de parcours steppiques et de montagne ont contribué à assurer un approvisionnement suffisant du cheptel. Concernant l’état sanitaire du cheptel, notamment celui des ovins et des caprins, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) estime qu’ «il est satisfaisant dans l’ensemble des régions du Royaume grâce aux différentes actions entreprises par les professionnels du secteur et à celles continues de la surveillance sanitaire du cheptel ainsi qu’aux campagnes de vaccination menées par les services vétérinaires relevant de l’Office contre les maladies animales contagieuses à incidences économiques».
Fête du sacrifice : Des offres dédiées à l'occasion
Quand certains choisissent de passer Aïd Al-Adha en famille, d’autres optent pour des voyages à travers le Royaume. Cette tendance est de plus en plus en vogue. En effet, cette fête religieuse, des plus importantes, offre aux actifs au minimum deux jours de vacances, toutes professions confondues, sans oublier ceux qui font le pont. Mais certaines entreprises choisissent d’accorder à leurs employés une semaine pleine afin de permettre à ceux originaires d’autres villes de rejoindre leurs familles. Quand des villes comme Casablanca et Rabat sont désertes en période de l’Aïd Al-Adha, Marrakech et Agadir deviennent aussi bondées qu’en saison estivale. Les opérateurs, malmenés par une baisse d’activité cette année, n’ont dû leur salut qu’au tourisme interne. Une aubaine pour eux de lancer des offres très compétitives avec des baisses allant de 30 à 40% surtout que la période du surbooking est dépassée.
C. J.