En prélude à la 12ème édition du SIAM, se sont tenues à Meknès les Assises de l’agriculture. Regroupant tous les importants intervenants du secteur agricole national, les 9e Assises ont été marquées cette année par la présence de personnalités de marque, à l’image d’Alpha Condé, président guinéen et de l’Union africaine. L’évènement a vu la participation d’une quinzaine de ministres de l’Agriculture notamment ceux du Nigéria, de l’Ethiopie, de l’Espagne, de l’Italie ou encore de la Jordanie.
Placées sous le thème «L’agriculture et la sécurité alimentaire au fil de l’eau», les Assises ont été l’occasion de mettre en exergue les réalisations du Maroc et d’investir plusieurs pistes de réflexion quant aux moyens à mettre en œuvre pour améliorer la productivité du secteur et faire face aux différents défis.
Enjeu majeur à l’échelle planétaire et vital pour le Maroc, l’eau est essentielle pour l’agriculture. La pénurie de la ressource hydrique a mis en péril la production agricole dans un continent qui se trouve au cœur de la problématique de la sécurité alimentaire.
Pour parer à cette menace, le Maroc s’est engagé dans une politique volontariste de gestion responsable et durable de la ressource hydrique. Les 9e Assises de l’agriculture ont donc consacré leurs travaux au traitement de cette problématique à travers diverses thématiques : financements pour une mise à niveau des systèmes d’irrigation, formations, accompagnement…
«Le développement ne peut se baser sur la seule exploitation des ressources naturelles, mais plutôt sur le travail productif. L’exemple du Maroc servira à convaincre certains pays africains que le développement de nos pays, quelles que soient leurs richesses en matières premières minérales, passe nécessairement par le développement de nos agricultures», a affirmé le president Alpha Condé.
Pour lui, ces Assises «symbolisent les efforts d’un pays frère pour le renforcement de la coopération Sud-Sud et interafricaine pour aboutir à un développement durable de l’agriculture et à une sécurité alimentaire en Afrique et dans le monde entier».
L’évènement a été l’occasion pour faire le bilan des réalisations du PMV et aussi de l’année agricole, dont la céréaliculture est le véritable baromètre du secteur.
«A trois ans de son échéance, le PMV a rempli pleinement les objectifs qui lui ont été assignés, et le pari de la modernisation de la grande agriculture, comme celui de l’inclusion des petites exploitations, est en passe d’être remporté», indique Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et des Pêches maritimes.
Le développement du secteur agricole passe par l’amélioration de la compétitivité et de la qualité de la production. Le PMV a pu ancrer l’agriculture dans une dynamique vertueuse en professionnalisant les filières, en améliorant considérablement la productivité et le rendement, en encourageant une production de qualité. Il a également soutenu le secteur en lui facilitant l’accès à de nouveaux marchés. La stratégie a permis de stabiliser les revenus des agriculteurs qui sont moins soumis aux aléas climatiques, grâce aux infrastructures hydroagricoles, à un système d’assurance et de protection spécifiques, soutenus financièrement par l’Etat. S’agissant de la production céréalière au titre de la campagne agricole 2016-2017, elle devrait être en hausse de 203% par rapport à la saison précédente.
«La campagne actuelle a été marquée par une bonne pluviométrie, bien répartie dans l’espace et dans le temps, avec une température modérée, qui a permis l’approvisionnement et l’utilisation des intrants», précise Akhannouch.
Les estimations font état d’une récolte de 49,4 millions de quintaux de blé tendre, 28,9 millions de quintaux d’orge et 23,3 millions de quintaux de blé dur. Les autres plantations devraient à leur tour bénéficier des conditions climatiques favorables, comme les agrumes avec une récolte de 2,4 millions de tonnes, soit une hausse de 20%, et des dattes 117.000 tonnes contre une moyenne de 90.000 tonnes seulement. ■
Par C. Jaidani
Etat d’avancement du PMV
- Les exportations agricoles sont passées de 15 Mds de DH en 2008 à 27 Mds de DH en 2015.
- Durant la même période, le nombre d’exploitations est passé de 500.000 à 800.000.
- 700.000 ha sont convertis de la céréaliculture vers des plantations à forte valeur ajoutée.
- Progrès significatif de la mécanisation passant de 4,9 tracteurs pour 1.000 ha lors de la mise en œuvre du PMV à 8,03. De ce fait, le taux atteint une couverture de 90% dans la céréaliculture.