Artiste hors pair, né en 1941 à Casablanca, Mohamed Hamidi ne cherche pas à reproduire la réalité, mais à s’en affranchir et à s’en abstraire moyennant signes, symboles et formes. En ce sens qu’il s’évertue à les dépister pour les faire affleurer et les enfermer dans la durée.

Des droites rectilignes ou formes géométriques simples, forgées sous diverses latitudes avec des transitions brusques entre les zones de couleurs. De sorte que la peinture de Hamidi se trouve édifiée sur une multitude de contrastes soudains et aigus entre les différentes zones. La peinture de Hamidi dégage, cependant, une unité et une harmonie délectable.

Nul effet de disparate, nulle impression de bigarrure, plutôt une atmosphère d’équilibre reposante, un parfum de sérénité exquis.

Quelquefois, les symboles s’enchevêtrent, se confondent, se fondent. Une symbiose jubilatoire, qui est la marque d’un talent insigne et hors normes.

De l’esthétique arabo-africaine, grâce à laquelle il s’est ouvert le chemin de la célébrité, à une abstraction géométrique. Sitôt, Mohamed Hamidi délaisse tout (irrévocablement ?) pour emprunter la voie de l’abstraction dépouillée, nuancée et non dénuée d’humanité. Exaltation d’une thématique organique sexuelle dans une superbe abstraction marquée par le mouvement «Hard-Edge ».

Sept œuvres totalement inédites pour la soixante-neuvième vente, lumineuse, organisée par la Compagnie Marocaine des Objets et Œuvres d’Arts (CMOOA), qui fera (re)découvrir un autre et non moins superbe Hamidi, dont l’approche de l’art serait inégalable : des couleurs intenses sans être agressives, des lignes vives, des formes d’une pureté prenante.

«Identité Marocaine» : vente aux enchères. Samedi 27 juin 2020, 5, rue Essanaani, quartier Bourgogne, à Casablanca.

Par R.K.H