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Un jour, une œuvre : «L’Ancienne médina de Casablanca, mémoire et patrimoine», de Hassan Laârouss

Un jour, une œuvre : «L’Ancienne médina de Casablanca, mémoire et patrimoine», de Hassan Laârouss

Casablanca, toute grandiose et monstrueuse, est en fait une ville jeune mais qui, au cours de sa jeune existence, a réussi à se distinguer par une histoire longue et riche. La vitrine économique du Royaume du Maroc reflète la modernité et le côté occidental du pays, mais aussi un côté authentique, caché dans les ruelles de l’ancienne médina. La métropole casablancaise, ou ce bloc de béton grisâtre, est une encyclopédie dynamique de l’histoire du Maroc.

 

L’historien Hassan Laârouss évoque, dans son livre «L’Ancienne médina de Casablanca, mémoire et patrimoine», l’histoire de cette ville à travers ses monuments et ses hommes qui ont marqué son «aujourd’hui» par leur passé florissant de jadis. Un passé teint de patriotisme, de lutte héroïque pour l’indépendance du pays et une coexistence pacifique entre juifs et musulmans.

 

L’ancienne médina

Ce trésor urbain inestimable, qui résiste encore à l’extinction, est la première cellule de «Dar El Beida». Cette origine merveilleuse du métropolitain a recueilli derrières ses murs un carrefour de cultures, de civilisations et de religions, côte à côte de différentes origines ethniques.

L’ancienne médina est située au bord de l’Océan atlantique, sur une superficie estimée à 48 hectares et une population qui ne devrait pas dépasser vingt mille personnes au début du siècle dernier. Musulmans et juifs y pratiquaient le commerce, l’agriculture, l’artisanat et tous les métiers liés que la terre et la mer leur offraient. 

La ville est bordée à l’est par le mausolée de Sidi Belyout et le cimetière de Sidi Boulefa, où se trouve aujourd’hui l’avenue des FAR. Cette nécropole a été fermée au début des années cinquante, mais date pourtant d’une époque très lointaine. Alors qu’à l’ouest, l’ancienne médina est entourée par le port commercial et la place Bab Marrakech du côté Sud.

L’un de ses plus anciens quartiers est rue la Tnaker, néanmoins le plus pauvre. Autrefois, toutes les habitations de ce quartier étaient construites de huttes, de tentes, de roseaux et de bois. La vie était rude, marquée par la pauvreté, l’analphabétisme et les épidémies, notamment la tuberculose.

 

Les portes de la médina

Jadis, la médina avait sept portes principales, dont chacune avait sa propre sentinelle. À côté de chaque portail, se trouvent deux petites portes servant à faire rentrer les habitants quand la grande porte était fermée le soir. Les gardes de la porte appelés «Barah» sortaient après la prière d’Al- Icha pour annoncer l’heure de fermeture, puis ils scellaient la porte à l’aide d’un mécanisme en fer appelé «zakroum». Les portes restaient fermées toute la nuit jusqu’au petit matin, pour que la ville reprenne ses activités de commerce ou d’échange de marchandises qui arrivaient de loin.

Ces portes témoignent également du rôle important que la ville a joué pour mettre fin aux tensions qui ont bouleversé le monde lors de la Seconde guerre mondiale. La capitale économique organisera la conférence de Casablanca afin de préparer la stratégie des Alliés après la Seconde Guerre mondiale.

 

Hommage aux Bidaouis

Dans les différentes pages de livre, Hassan Laârouss ne cesse de rendre hommage aux anciens combattants de la médina, ayant sacrifié leur vie pour l’amour de la patrie. 

Une image qui fait appel à toutes les composantes de la société de la médina, mettant en évidence leurs modes de vie et les relations entre eux et entre les différentes communautés. L’auteur se réfère aussi aux coutumes, activités et rituels qui ont prévalu pendant un certain temps. 

Ce livre est non seulement un ticket de voyage dans l’histoire de cette ville, mais  aussi une sorte d’archive pour préserver la connaissance de notre histoire nationale et de notre mémoire collective.

Par ailleurs, le livre regorge d’informations et nous laisse découvrir les autres facettes de Casablanca, celle d’avant et celle d’après le protectorat français. L’auteur a également recensé tous les monuments de la ville, ceux détruits et ceux qui existent toujours pour nous montrer leur magnificence.

Cependant, la vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui ! Et l’on peut constater, avec une grande amertume et nostalgie, l’état de certains chefs-d’œuvre qui demeurent négligés.


Basma Zamani (stagiaire)



 

 

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