Le musée de l’histoire et des civilisations donne à voir somptueusement, jusqu’au 30 janvier 2021, pas moins de 450 objets archéologiques. Rajeunis et revigorés, ils sont fin prêts à embarquer les visiteurs dans un voyage à travers les âges : l’histoire millénaire au Maroc.
Des objets qui chantent l’amour et le savoir d’antan. Tout est fascinant : la rare finesse, ensuite, la décoration accomplie en matériaux précieux et délicats. Les motifs géométriques, tout contribue à faire des objets une œuvre d’art total, l’incarnation, chair et formes, de ce savoir-faire d’autrefois inégalable. De même qu’ils expriment superbement le goût des différentes et anciennes civilisations pour le monumental et le grandiose.
L’exposition «Le Maroc à travers les âges» porte un regard rétrospectif sur l’histoire : de l’Acheuléen au 19ème siècle, en passant par les différentes civilisations préhistoriques, antiques et médiévales.
Elle propose donc un parcours non moins chronologique permettant des croisements et des rapprochements formels entre périodes. Celles paléolithiques, néolithiques et de l’âge des métaux sont représentées à travers des artefacts, témoignant de la présence humaine au Maroc et des indices de la culture matérielle de ces différentes cultures préhistoriques.
La présence phénicienne, la civilisation maurétanienne et la culture romaine de l’Antiquité sont montrées par le biais d’une collection d’objets en bronze, en céramique et en marbre et des bijoux en or, ainsi que des reliques de l’époque dite de transition, délimitée entre l’ère antique et l’avènement de l’Islam.
Les artefacts médiévaux, dont des monnaies en or, des céramiques, des outils scientifiques et des éléments architecturaux, sont également exposés et qui permettent de découvrir le Maroc sous les différentes dynasties islamiques : Idrissides, Almoravides, Almohades, Mérinides et Alaouites.
Des ensembles lapidaires composés de gravures rupestres, d’inscriptions libyques et latines, des stèles votives antiques et des stèles prismatiques islamiques, relevant qu’un espace dédié aux œuvres antiques en marbre blanc et en bronze renferme des chefs-d’œuvre de la sculpture romaine dépistés au Maroc, permettant de voir, entre autres, les célèbres pièces de bronzes de Juba II, du général Caton et des éphèbes.
Qui plus est, le crâne du premier Homo Sapiens connu, découvert à Jebel Ighoud et qui a été redaté en 2017 à 315 000 ans avant le présent, est particulièrement mis en valeur dans cette nouvelle édition de l’exposition permanente.
Le temps fit son œuvre et son irréparable ouvrage. La beauté des objets se fana, leur splendeur pâlit, leur lustre se dédora. Ces vétustes et magnifiques objets reprendront, certes, leurs couleurs, recouvreront leur éclat et retrouveront leur jouvence, si nous les picorons des yeux.
Vous y serez époustouflés par leur perfection, et ébahis devant l’état de décrépitude dans lequel ils étaient tombés. Alléchant !
* «Le Maroc à travers les âges», jusqu’au 30 janvier 2021, au musée de l’histoire et des civilisations (ancien musée archéologique), à Rabat.