Depuis sa création, le festival Mawazine a été une vitrine solide qui permet de faire rayonner le Maroc à travers le monde. Véritable plateforme d’artistes et de célébrités planétaires, ce festival remplit son rôle comme l’un des meilleurs ambassadeurs de l’image Maroc dans le monde. Sans parler de son apport économique pour Rabat et régions, avec pas moins de 5.000 emplois ponctuels.
Par A. Najib
Depuis 2001, date de sa création, le festival Mawazine est devenu, au fil des années, l’une des plus grandes scènes musicales dans le monde. Avec des noms prestigieux qui ont foulé les différentes scènes du festival à Rabat, de Jennifer Lopez à Robert Plant en passant par Shakira, Quincy Jones, Justin Timberlake, Stevie Wonder, Joe Cocker, Rihanna, Jamiroquai, Demi Lovato, Lauren Hill, Alpha Blondy, Wiz Khalifa, Amadou et Mariam, Charles Aznavour...
Ou encore cette année, des noms de grand acabit comme Kylie Minogue, Nicki Minaj, Wyclef Jean, Gims, Kendji Girac, DJ Hardwell, Shaggy, Marwan Khoury, Nawal Zoughbi, Hayfae Wahbi, Kadim Al Sahir, Diana Haddad, Melhem Barakat, Myriam Fares, Trio Joubrane, Natacha Atlas, Qawwali Flamenco, Imany, Paco Renteria, Orchestre El Gusto, Assi El Hellani, Sherine et Saber Rebaï, Douzi, Stati et Najat Aâtabou, ainsi que d’autres artistes venus des quatre coins de la planète musique. C’est, à coup sûr l’un des plateaux les plus riches en termes de rendez-vous musicaux, toutes catégories confondues.
Pour cette édition 2024, après une interruption due à la pandémie et la crise qui a frappé le monde, Mawazine revient fort, avec un programme bien ficelé, et surtout l’assurance pour des millions d’aficionados de pouvoir sortir, assister aux différents concerts, aller à la rencontre de leurs stars favorites. Et ce, sans oublier les milliers de commerces qui misent sur le festival pour assurer un chiffre d’affaires qui peut les mettre à l’abri pour l’année.
Grosse affluence
Côté public, ce ne sont pas moins de 3 millions de festivaliers qui assistent aux différents concerts, essaimés dans plusieurs endroits pour répondre aux attentes de toutes les populations de Rabat et sa région. Sans parler de tout ce public qui vient des autres villes et localités du Royaume, ainsi que ce nombre de plus en plus grandissant de touristes qui réservent à Rabat spécialement pour assister à Mawazine: des Américains, des Libanais, des Anglais, des amis des pays africains et des pays du Golfe, chacun selon la musique qu’il affectionne. Puisque le festival propose une palette large : musique marocaine d’hier et d’aujourd’hui, pop, reggae, funk, RnB, blues, rock, tarab, qawwali…
Tous ces visiteurs de dix jours choisissent des établissements hôteliers locaux pour leur séjour. Ce qui explique le taux d’occupation des hôtels de Rabat durant les jours du festival. Selon les responsables du secteur, pendant Mawazine, le taux d’occupation des hôtels 4 et 5 étoiles est de 100%. Alors que celui des autres hôtels est de 63%. Ce qui correspond à un chiffre 4 fois plus important qu’en période normale. Pour les organisateurs du festival, «chaque année, le festival génère 22% de croissance du chiffre d’affaires touristique de Rabat».
Ceci se traduit également au niveau des autres secteurs : les cafés, restaurants, snacks retrouvent une activité plus importante et réalisent de bons chiffres. Le festival a aussi un impact sur la création d’emplois, avec de la main-d’œuvre, des prestataires de service, des jeunes qui assurent les intendances, la billetterie, le gardiennage, les hôtesses… «Ils sont plus de 300 emplois directs et environ 5.000 emplois indirects, dont des postes de régisseurs, de directeurs techniques ou encore de cuisiniers et d’imprimeurs», qui assurent la bonne marche du festival, soulignent les organisateurs. Il faut signaler que depuis sa création, le festival Mawazine a fidélisé pas moins de 40 entreprises marocaines, entre fournisseurs, techniciens, logisticiens, infographistes, décorateurs, paysagistes, porteurs, etc..
Cet engagement du festival pour promouvoir le savoir-faire et les compétences locales a d’importantes retombées, puisque «les entreprises locales ont pu s’équiper et former leurs équipes pour répondre aux besoins des plus grandes productions internationales», affirme la direction du festival. Cela a également un impact positif sur le rendu du travail, sur les mécanismes de coordination entre équipes impliquées et aussi le transfert d’expertise et de maîtrise technique chez les jeunes ingénieurs marocains, au niveau de la scénographie, de l’ingénierie du son, de l’éclairage et d’autres métiers connexes. Pour Maroc Cultures, l’institution organisatrice du festival, trois secteurs sont les grands bénéficiaires de l’effet Mawazine. Il s’agit du commerce de détail, de la restauration et du secteur du transport. Ces trois segments économiques voient leurs chiffres d’affaires augmenter en moyenne de 30% pendant le festival.
«Pour ces commerces de proximité qui réalisent en moyenne entre 2.000 et 50.000 dirhams par jour, le festival est une source importante d’activité», insiste Maroc Cultures. C’est dire qu’au-delà du rayonnement artistique et culturel, au-delà de l’apport positif pour l’image Maroc, au-delà des festivités et de ces moments de partage et d’insouciance dont le public a besoin, l’économie locale s’en trouve renforcée, offrant ainsi des opportunités de travail à toute une jeunesse qui en a grand besoin.