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Exposition : «Le Maroc artistique»

Exposition : «Le Maroc artistique»

 

En quatre étages, une exposition inédite retrace l'histoire de la création au Maroc, depuis l’aube du XXème siècle jusqu’à nos jours.

 

Le musée de Bank Al-Maghrib se pare d'une nouvelle exposition permanente artistique. Une brève histoire de l’art d’un pays «qui a toujours été une terre d'inspiration», à travers un parcours chronologique qui regroupe plusieurs œuvres d’artistes d’ici et d’ailleurs.

Cette exposition, saluée unanimement par la critique, n’est pas sans poser une série de questions quant aux aspects de l’histoire de l’art du Maroc. Les travaux rassemblés donneront certes une vue assez exhaustive qui nous aidera à mieux comprendre la genèse de l’itinéraire contemporain de nos artistes.

Quatre espaces composent désormais ce nouveau parcours artistique, en l'occurrence «l'art orientaliste’ où l'exposition permanente donne un aperçu éloquent de ce qu'était le Royaume Chérifien d'hier vu par les artistes orientalistes venus de différents pays de l'Occident», lit-on dans un communiqué. En effet, depuis le voyage de Delacroix en 1832 et le séjour de Matisse à Tanger en 1912, ils sont innombrables : de La Nézière, Legrand, Majorelle, tous séduits, tous revivifiés par la singulière beauté de ce pays, par l’éblouissement de sa lumière. Ils se sont évertués à en restituer les splendeurs.

Le deuxième espace, baptisé «l'art figuratif tous azimuts» présente, quant à lui, les figuratifs marocains et les peintres autodidactes, qui puisent leurs œuvres dans les paysages et les scènes de vie marocaine, qu’ils mettent en couleurs avec une précision millimétrique et une finesse magnétique. «Leur travail s'inscrit dans la réalité environnante comme dans la mémoire collective tout en tendant vers l'universalisme», souligne le communiqué.

Si l’histoire de la peinture au Maroc remonte au début du XXème siècle, l’art contemporain marocain considéré comme un mouvement digne de ce nom ne s’est amorcé que pendant les années cinquante. Quelques peintres ont été à l’origine de cette mutation radicale, qui a donné un souffle nouveau à une pratique partagée jusqu’alors, chez les Européens installés au Maroc, entre la figuration exotique et l’anecdote réaliste.

La peinture moderne, comme affleurement impératif de vocations individuelles et de différentes tendances picturales, a pris son essor au Maroc au cours de la période comprise entre les années 20 et 50, pour s’affirmer et acquérir une conscience historique de son rôle culturel juste après l’indépendance, au début des années 1960.

Les artistes, issus de l’époque entre le protectorat et le début de l’indépendance, étaient ouverts aux «temps nouveaux»; à la recherche de nouvelles techniques d’expression.

Tournant le dos aux images du folklore colonial, ils proposèrent avec une délicatesse sans pareille un art neuf (ancrée dans un dialogue avec leur propre culture et imprégnée du monde moderne, tout à la fois) qui ne se laisse pas enfermer dans les catégories convenues, et qui respire une force, un choix et un plaisir palpitants.

«L'art marocain moderne’, ce troisième espace révèle les pionniers de l'Ecole de Tétouan et l'Ecole de Casablanca qui, dès l'indépendance du Maroc, ont apporté un souffle nouveau à l'art marocain, en emboîtant le pas de la modernité (…)L'art contemporain’, dernier étage du musée, est consacré aux artistes contemporains marocains qui subordonnent dorénavant leur création à une vision de l'art placée à l'échelle du monde», conclut le communiqué.

Bien qu’il soit difficile de cerner l’histoire des arts au Maroc et de restituer la complexité de leur dynamique interne, le musée de Bank Al-Maghrib a œuvré, à coup d’une exposition permanente, à constituer une collection qui reflète parfaitement leurs principales caractéristiques : la dimension historique, la diversité des tendances ainsi que celle des générations.

                                                                  

* Le musée de Bank Al-Maghrib organise des portes ouvertes chaque week-end jusqu’au 31 décembre 2020.

 

Par R.K.H

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